Le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé l’embargo sur les armes à destination de la République démocratique du Congo jusqu’au 1er juillet 2023. L’organe onusien a cependant assoupli la mesure, suspendant l’obligation de notification instaurée pour les expéditions d’armes et de matériels connexes vers la RDC. Cette décision intervient alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays se détériore, à cause principalement des combats opposant l’armée aux rebelles du M23.
Le Conseil de sécurité des Nations Unis a reconduit jusqu’au 1er juillet 2023, l’embargo sur les armes en République Démocratique du Congo. L’organisme onusien a cependant allégé la mesure, suspendant l’obligation de notification établie pour les envois d’armes et de matériels connexes à destination de la RDC. Une décision qui intervient alors que la situation sécuritaire à l’Est du pays se détériore, des combats opposant l’armée aux M23 et face à l’enlisement de la crise diplomatique avec le Rwanda.
“La principale raison invoquée par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour prolonger cet embargo contre la République Démocratique du Congo est que certains officiers supérieurs de l’armée congolaise notamment des généraux seraient impliqués dans différents trafics à l’est de ce pays et fournirait en armes certains groupes armés”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique
La République démocratique du Congo est sous sanction de l’ONU depuis quatorze ans. S’étant abstenus lors du vote du Conseil de Sécurité de l’ONU, les représentants africains Ghana, Kenya et Gabon ont estimé que cette mesure freine la capacité de la RDC à assurer la protection de ses populations victimes de violences.
“Cela créerait un déséquilibre entre les différents acteurs de la région impliqués dans l’insécurité à l’Est de la République Démocratique du Congo. Il vous en souviendra par exemple que le Rwanda est accusé de soutenir le M23, or, le Rwanda n’est pas sous embargo. Donc les armes achetées par le Rwanda pourraient se retrouver entre les mains du M23 qui agresse le Congo et le Congo n’aura pas les mêmes moyens en armes pour combattre ce mouvement”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique
Les nouvelles mesures de l’ONU imposent un gel des avoirs et une interdiction de voyager…- aux personnes et entités coupables de production, fabrication ou utilisation d’engins explosifs improvisés en RDC. Selon Bintou Keïta, Cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilité en République démocratique du Congo, la stabilisation du pays est un enjeu majeur à près de 17 mois de la présidentielle prévue fin 2023.