En 2016, les dirigeants africains ont engagé une réforme profonde de l’Union africaine (UA). Parmi ces réformes, l’on notait par exemple la fusion d’un certain nombre de commissions qui passait progressivement de 10 à 8. Cependant, le cœur des réformes reste le financement de l’UA. Jusque-là, plus de 80% du budget de cette institution dépend de partenaires étrangers, comme l’Union européenne. D’où l’idée d’instaurer une taxe de 0,2 % sur les produits importés. A ce jour, 24 pays ont accepté de l’adopter.
En 2016, les dirigeants africains ont reconnu qu’il était urgent de réformer en profondeur l’Union africaine (UA). L’initiative du président rwandais Paul Kagame, alors champion pour les réformes de l’Union africaine visait à réformer les institutions de l’UA pour améliorer les prestations de services et l’efficacité opérationnelle de l’institution panafricaine. Il s’agissait entre autres de réduire le nombre de départements de la Commission de l’UA, de garantir la représentation des sexes et des régions au niveau de la direction, d’instaurer un système de recrutement fondé sur le mérite, d’auditer et d’évaluer tous les départements. Aujourd’hui pour renforcer l’efficacité de cette institution, les dirigeants estiment qu’il faut poursuivre le travail engagé par les précédents bureaux de la Commission de l’UA.
“Ce qu’il faut faire si je suis élu président de la Commission, c’est de reprendre les anciens dossiers, c’est de reprendre là où l’ancienne équipe s’est arrêtée. Il ne faut pas effacer l’histoire comme ça. Et je ne crois pas que nous sommes à la fin d’un processus, nous sommes au début d’un nouveau processus.”
Richard James Randriamandranto, Ancien ministre des Affaires étrangères – Madagascar
Sur la question du financement de l’institution, les experts s’accordent à dire que les contributions et les décaissements du Fonds pour la paix restent insuffisants, en particulier face à l’aggravation de l’insécurité dans certaines régions du continent. Au 31 octobre 2023, seuls 31 des 55 États membres avaient versé 100 % de leurs contributions annuelles, ce qui laisse un déficit de 56,3 millions de dollars.
“ Aujourd’hui, le principal goulot d’étranglement de nos réformes est le financement. Nos chefs d’État ont déclaré que nous verserions à la Commission 0,2 % des intrants éligibles. Seuls 17 pays appliquent et respectent cette règle. Il faut que cela change. Je ne vais pas imposer cela à nos dirigeants. Ce sera plutôt un plaidoyer car il devient urgent de résoudre cette question de la mobilisation et du financement.”
Mahmoud Ali Youssouf, Ministre des Affaires étrangères – Djibouti
Pour atteindre l’autonomie financière, la jeunesse doit être mobilisée. Ainsi, selon les spécialistes, l’implication des dirigeants du secteur privé africain pourrait revitaliser l’UA et assurer que les réformes prioritaires parviennent à leur terme.
“Nous devons sortir des sentiers battus et veiller à ce que la plupart des réformes proposées soient mises en œuvre. Ouvrons l’espace aérien pour la circulation des personnes en nous adressant à la question du visa qui est encore un gros problème. De nombreux hommes d’affaires africains ne peuvent pas voyager à travers le continent parce qu’ils n’ont pas de visa.”
Raila Odinga, Ancien Premier ministre – Kenya
Dans un ordre mondial en pleine mutation et face aux menaces constantes qui pèsent sur la sécurité de l’Afrique, l’Union africaine (UA) doit renforcer ses relations extérieures avec les organismes multilatéraux et les États.