Leonardo Santo Simao, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, préside à Yaoundé, depuis ce mercredi 26 juin et ce jusqu’au 27 juin, la sixième session extraordinaire de la Commission mixte Cameroun – Nigeria, en présence de délégations des deux pays. L’un des objectifs est de lever les “désaccords” qui empêchent la finalisation de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria depuis la décision de la Cour internationale de justice du 10 octobre 2022 sur le différend frontalier entre les deux pays. Les autorités des deux pays sont toutefois satisfaites des avancées déjà enregistrées dans le processus de délimitation de leur frontière.
Trois points encore en suspens et pour lesquels les parties vont essayer de parvenir un accord en vue de finaliser la pose des bornes pour la délimitation de la frontière terrestre entre le Cameroun et le Nigéria. Enjeu de cette session extraordinaire de la Commission mixte Cameroun – Nigéria, explicitement présentée par Michel Zoah, mercredi 26 juin à Yaoundé. La délégation nigériane aux travaux est conduite par le ministre de la Justice et procureur général du Nigeria, Abdullateef Fagbemi.
“La sixième session extraordinaire de notre instance qui s’ouvre aujourd’hui, malgré des difficultés ponctuelles qui sont consubstantielles à toute oeuvre humaine aussi complexe doit nous ramener le climat convivial dans lequel la grande famille de la Commission mixte a élevé aux yeux du monde entier un solide édifice qui est arrivé à la phase terminale de ses finitions.”
Michel Zoah, Chef de la délégation camerounaise – Cameroun
Les désaccords sur la pose de bornes concernent des villages qui devraient se trouver en territoire camerounais mais qui abriteraient des populations nigérianes; notamment à Rhumsiki, Turu, Kotcha. Le Cameroun et l’ONU sont toutefois optimistes pour l’aboutissement des travaux de délimitation de la frontière, le Nigéria ayant décidé de ne pas faire de recours en interprétation auprès de la Cour internationale de justice sur des dispositions de l’arrêt fixant la frontière. Cet engagement du Nigéria devrait être formalisé, selon les attentes du Cameroun. Le Représentant du secrétaire général de l’ONU et président de la Commission mixte Cameroun-Nigéria voit dans ces discussions la recherche d’une “solution fraternelle”.
“La décision du Nigeria de ne pas renvoyer à la CIJ l’interprétation du texte pour ce qui concerne la solution des trois points de désaccord en suspens est louable car elle rehausse la volonté de ce pays de trouver une solution fraternelle en ouvrant ainsi la voie à la résolution de la question par le dialogue et la coopération avec le Cameroun.”
Leonardo Santos Simão, Représentant du Secrétaire général de l’ONU – Mozambique
Depuis la décision de la CIJ du 10 octobre 2022, sur le règlement du différend frontalier Cameroun – Nigeria, 2466 bornes ont officiellement pu être posées tout le long de la frontière sur un total de 2700 bornes. La session extraordinaire de la Commission mixte vise à lever les “difficultés résiduelles” en vue de finaliser le processus. Un processus qui est, d’après le chef de la délégation camerounaise, un modèle de règlement pacifique du différend autour d’un conflit frontalier qui aurait pu être potentiellement violent. La longueur totale de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria est d’environ 2100 km.