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Reportage – Congo : l’OIF soutient l’autonomisation économique des femmes dans la Bouenza

Reportage - Congo : L'OIF soutient l'autonomisation économique des femmes dans la Bouenza

L’organisation internationale de la Francophonie soutient l’autonomisation des centaines de femmes et filles vulnérables, victimes de violences de tous genres dans le département de la Bouenza en République du Congo, à travers le fonds “la Francophonie avec elles”. Ce Fonds est une initiative lancée en 2020, qui s’inscrit dans une démarche résolue de soutien à l’autonomisation économique des femmes vulnérables dans l’espace francophone. L’OIF et ses partenaires financiers, qui soutiennent ce projet depuis 2023, ont effectué une mission de suivi des projets du Fonds “La Francophonie avec Elles”  au Congo du 16 au 21 juin 2024 afin d’évaluer l’évolution des activités en République du Congo. 

À 238 kilomètres de Brazzaville, dans la ville de Madingou, plusieurs femmes bénéficiaires de formations dans le cadre du projet “Appui à l’autonomisation économique des jeunes filles et femmes vulnérables en zone rurale et urbaine à l’ère du numérique” ont répondu à l’appel de l’association Azur développement à la maison de la femme. Ce projet a permis d’accompagner cinquante femmes agricultrices dans leurs activités et cent trente femmes et jeunes filles vulnérables pour une formation professionnelle.  Ce 19 juin 2024, elles sont venues témoigner des bienfaits de l’initiative fonds Francophonie avec elles et présenter les difficultés vécues au quotidien.

“Je vous remercie du fait que vous m’avez permis d’apprendre un métier qui me permet de percevoir au moins 100 fcfa des clients. Mais, ma difficulté en ce moment c’est le manque de machine à coudre, nous n’en possédons pas et dépendons de la machine à coudre de notre formateur.”

Arthulène BATOLA, Bénéficiaire du Fonds la Francophonie avec ellesCongo

Non loin de la maison de la femme au quartier Kimpambou, Guervanie et Audrey ont ouvert un salon de coiffure il y a deux mois, à l’issue d’un semestre de formation dans le cadre du projet “Promotion des droits et autonomisation économique des femmes et des filles vulnérables”. Aujourd’hui, elles sont capables de se prendre en charge et de subvenir aux besoins de leurs enfants, grâce à cette activité génératrice de revenus.

“Au terme de notre formation en coiffure, nous avons décidé d’ouvrir ce salon pour y travailler et survivre. Depuis que nous avons lancé les activités de notre salon de coiffure, les clients viennent et cela nous permet d’assurer notre autonomisation, et au moins du pain pour nos enfants. C’est grâce à l’association Azur développement que nous avons participé à cette formation durant six mois, je pense que ça a été bénéfique, les formatrices nous ont appris le nécessaire sur la coiffure”

Guervanie NZOUMBA , Bénéficiaire du Fonds la Francophonie avec ellesCongo

La mission de terrain et d’évaluation menée par l’Organisation internationale de la Francophonie et son partenaire financier Total Energies à Madingou s’est aussi rendue chez Joséphine Malanda, ici aidée par sa fille à boucler une commande de soixante maniocs pour un client basé à Pointe-Noire, la capitale économique au prix de 500 francs cfa l’unité. Joséphine a suivi une formation dans le cadre du “Projet d’appui à l’autonomisation financière des femmes déplacées vivant avec handicap de la Bouenza” piloté par S.O.S femmes du Congo.

“Lorsque je suis allé à la formation, on m’a demandé de respecter les règles d’hygiène pendant le travail, je dois porter un foulard, prévoir une cuvette d’eau, un torchon pour essuyer les feuilles de conditionnement du manioc. Mes autres enfants étudient à Brazzaville,  les clients nous achètent ces maniocs à 500 fcfa l’unité, j’ignore leur prix de vente. Tout à l’heure je vais terminer ma commande de 60 maniocs qui seront livrés au client.”

Joséphine MALANDA NTSOUNA, Bénéficiaire du Fonds la Francophonie avec ellesCongo

Dans la ville de Nkayi, située À 37 kilomètres de là, Sylvannie NTSIMBA entretient son commerce de pains de manioc et de foufou afin de subvenir aux besoins de ses deux enfants et de se prendre en charge elle-même. Autrefois victime de violences conjugales, sexuelles, psychologiques, elle a réussi à obtenir un appui financier grâce à l’intervention de l’association Azur développement. Aujourd’hui elle se réjouit de l’impact positif du fonds la Francophonie avec elles, dans son activité génératrice de revenus.

“L’appui de la francophonie a changé mon business parce qu’auparavant, j’achetais juste une petite marchandises, j’utilisais les petits bidons de 25 litres pour faire mon activité, je ne pouvais pas acheter une marchandise de 30, 40, 50000 fcfa, mais vraiment grâce l’action de l’OIF ça m’a permis d’acheter maintenant des champs tantôt à 100000 fcfa, à 50000 fcfa pour faire la fabrication du manioc et du foufou”.

Sylvannie NTSIMBA, Bénéficiaire du Fonds la Francophonie avec ellesCongo

De retour à Madingou où l’association S.O.S Femmes du Congo a organisé dans le cadre du Fonds la Francophonie avec elles, des formations en faveur de 205 femmes, vivant avec handicap, en vue de leur autonomisation. Jeannette Mpassi, une des bénéficiaires a réussi à semer sur un champ d’un quart d’hectares et Georgette Loufouma, a mis en pratique les techniques d’élevage apprises lors de la formation. 

“C’est pour la première fois au sein de l’association que je puisse bénéficier à une formation, auparavant nous les handicapés n’avions jamais eu cette chance lorsque nous apprenions l’existence des projets. Je demande qu’on m’aide à accroître son bétail, j’ai aussi besoin de quelques tôles pour agrandir cet enclos et d’un moyen de transport, de préférence un tricycle pour transporter l’aliment de bétail.”

Georgette LOUFOUMA , Bénéficiaire du Fonds la Francophonie avec ellesCongo

L’Organisation internationale de la Francophonie et son partenaire financier Total Energies, présent dans ce projet depuis 2023, qui ont effectué une mission de suivi des projets du Fonds la Francophonie avec elles en République du Congo du 16 au 21 juin 2024 dans le département de la Bouenza, se sont réjouies des premiers résultats qu’ils ont eu la possibilité d’évaluer sur le terrain.

“C’est important pour l’OIF de pouvoir mesurer l’impact de cette action et à la fois de pouvoir aussi tirer des leçons pour améliorer le projet dans sa globalité, pour pouvoir peut-être viser plus d’impact pour les éditions futures mais également, pour donner du courage a ces femmes et les encourager, leur montrer que derrière les chiffres et derrière le nom de l’organisation il y a aussi des personnes qui se préoccupent de leur sort et qui s’intéressent à venir voir de près, et les difficultés qu’elles traversent.”

Oria Kije VANDE WEGHE, Directrice de la Communication de l’OIFRwanda

“On se rend compte qu’avec des montants, qui parfois ne sont pas significatifs lorsqu’on se place un point de vue européen, on parle de 100 et 150 euros, on peut transformer completement la vie d’une femme. On a eu des témoignages tout au long de cette mission qui montrent que finalement avec peu, on peut faire beaucoup quelque part, et c’est pour cela que la compagnie Total Energies est présente sur ce projet là et présente également sur un ensemble de projets en Afrique.”

Cheick-Omar DIALLO, Porte-parole Total EnergiesNiger

Les autorités du département de la Bouenza qui ont accueilli chaleureusement la délégation du Fonds la Francophonie avec elles apportent leur assistance aux efforts consentis par les organisations locales de défense contre les violences faites aux femmes. 

“Nous sommes toujours disponibles à accompagner tous ceux qui viennent pour apporter de la vitalité, apporter de l’aide, apporter le sourire à ceux qui en ont besoin. Donc nous voulons ici vous réaffirmer notre engagement à être à vos côtés…”

Jules MOUKALA TSOUMOU, Préfet du département de la BouenzaCongo

Le Fonds « La Francophonie avec Elles », une initiative lancée en 2020, s’inscrit dans une démarche de soutien à l’autonomisation économique des femmes dans l’espace francophone. Les quatre  premières éditions ont permis de soutenir près de 250 projets, dans 26 pays de l’espace francophone au bénéfice de 57 000 femmes. Toutefois, la vulnérabilité des femmes et filles souvent abandonnées à elles-mêmes rappellent la nécessité d’accroître le soutien en leur faveur.

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