Après avoir réussi le pari d’organiser les premiers championnats du monde de cyclisme sur route en Afrique, on va voir comment au Rwanda, le vélo dépasse les pistes et les compétitions. Il relie les collines, les marchés et les cœurs. Outil de travail, symbole de dignité et parfois même cadeau de mariage, le vélo fait partie intégrante du quotidien.
Au Rwanda, le vélo est un outil essentiel dans la vie quotidienne des citoyens. Dans certaines régions, comme ici à Bugesera, dans le sud-est du pays, il est même considéré comme difficile pour un ménage de survivre sans vélo. À tel point que dans cette région, certaines familles exigent qu’une mariée inclut un vélo dans sa trousse de mariage.
Ici, quand un foyer ne possède pas de vélo, c’est difficile de s’en sortir. Et bien sûr qu’il y en a qui n’en ont pas. Tout le monde sait que le vélo, c’est la vie pour nous, habitants du district de Bugesera. On fait tout avec mais surtout le fait d’aller chercher de l’eau. Le vélo, c’est tout pour nous
Jean Claude SIBOMANA, Réparateur de vélos – Rwanda
Jean Claude SIBOMANA répare des vélos depuis qu’il a sept ans, un métier qu’il a appris de son père et de son grand-père. Pour lui, le vélo est un véritable pilier économique. Autour de son atelier, les clients défilent sans interruption. Certains viennent pour changer une roue, d’autres simplement pour quelques conseils. Dans cette région, un vélo bien entretenu, c’est un moyen d’aller plus loin — au travail, au marché, à l’école ou encore pour aller puiser de l’eau.
Je ne me souviens pas trop mais je sais que quand j’ai commencé à réparer les vélos, je n’avais qu’une clé et maintenant j’ai presque tout ce qu’il faut. Ce métier m’a tout donné et je remercie le ciel pour ça. Si je commence vraiment à parler du vélo, on peut y passer toute la journée et la nuit entière. Ce qui est sûr est que je fais vivre ma famille grâce au fait que tous ces gens possèdent des vélos
Jean Claude SIBOMANA, Réparateur de vélos – Rwanda
Plus de 200 000 vélos circulent aujourd’hui dans le district de Bugesera, selon les autorités locales. C’est à la fois un moyen de transport, un emploi pour des milliers de réparateurs et un symbole de résilience. À l’image du Rwanda, qui vient d’inscrire son nom dans l’histoire du cyclisme mondial, Bugesera pédale chaque jour vers l’avenir — avec énergie, fierté et un sens du mouvement qui ne s’arrête jamais.
