Lancée le 22 septembre et clôturée le 10 octobre 2025, l’opération Appel public à l’épargne (APE) 3 a connu un engouement sans précédent, atteignant 450 milliards FCFA contre un objectif de 300 milliards FCFA. Ce taux de souscription de 150 % illustre la confiance renouvelée des investisseurs, notamment de la diaspora, dans la stratégie économique du gouvernement.
450 milliards FCFA ont été mobilisés lors du troisième Appel public à l’épargne (APE 3) de l’État du Sénégal, surnommé Diaspora Bonds, dépassant l’objectif initial de 300 milliards FCFA de 150 %. Ce succès, attribué à la diaspora sénégalaise résidant dans plus de 45 pays, marque un tournant majeur pour l’économie du Sénégal en 2025, confirmant la solidité croissante de la finance endogène.
“ Le choix d’un financement massif, via la diaspora, ou des obligations domestiques s’explique par une contrainte majeure du Sénégal endetté et dont la note est dégradée, ne peut pas aller sur le marché financier. Ce gouvernement n’avait pas d’autres choix que de jongler avec des recettes internes, faibles, constituées par la fiscalité et la para-fiscalité et insuffisantes pour subvenir aux dépenses.”
Meissa BABOU, Économiste – Sénégal
Cet appel public à l’épargne intervient alors que l’agence Moody’s a dégradé la note du Sénégal de B3 à CAA1. Cette décision est due à l’augmentation des risques liés à la dette et aux liquidités. Selon le FMI, la dette du Sénégal représente 111,4 % de son PIB. L’objectif de cette levée de fonds est de réduire la pression sur les négociations en cours avec les institutions internationales.
“ La stabilité de la dette ne dépend pas forcément des levées de fond, c’est beaucoup plus la croissance économique qui pourrait aider le Trésor public à disposer suffisamment d’argent pour faire face à ses engagements, surtout le service de la dette.”
Meissa BABOU, Économiste – Sénégal
Au-delà des chiffres, l’APE 3 symbolise un changement de paradigme : l’État mobilise ses citoyens, au pays comme à l’étranger, dans un effort collectif de développement. Les autorités sénégalaises soulignent que la diaspora, traditionnellement source de transferts familiaux qui ont atteint plus de 2 000 milliards de F CFA en 2024, soit environ 10 % du PIB national, devient désormais un acteur central du financement public.



