Sénégal : 5600 milliards de FCFA pour relancer l’économie

Face à une dette publique de 119 % du PIB et un déficit budgétaire de 14 %, le gouvernement sénégalais lance un vaste plan de redressement économique et social. Porté par le Premier ministre Ousmane Sonko, le programme “Jub” prévoit, sur trois ans, une réforme structurelle axée sur la réduction des dépenses publiques, la mobilisation des ressources internes et le financement endogène. Objectif : restaurer la stabilité budgétaire, stimuler la production nationale et repositionner le Sénégal sur les marchés internationaux.

C’est l’un des plans économiques les plus ambitieux de l’histoire du Sénégal. Le gouvernement a dévoilé le 1er août 2025 son plan de redressement économique et social, baptisé Jub. En tout, plus de 5600 milliards de francs CFA à mobiliser sur trois ans, pour restaurer la stabilité budgétaire, renforcer la souveraineté économique et relancer la croissance.

Présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, ce plan s’inscrit dans la feuille de route “Vision 2050”. Objectif affiché : rassurer les marchés internationaux, améliorer la gouvernance économique, et relancer les moteurs de croissance autour de trois piliers.

“ Améliorer la qualité et l’opportunité de la dépense publique en orientant les ressources vers des investissements à fort impact sur la productivité. Réduire les besoins de financements par l’endettement, à travers une consolidation et un déficit budgétaire de 3% à l’horizon 2027 permettant ainsi de dégager une trajectoire descendante de la dette en pourcentage du PIB. Conduire enfin, les réformes nécessaires pour appuyer le secteur privé, afin qu’il puisse véritablement prendre le relai de la croissance dans cette transformation systémique voulu en sa faveur.” 

Dr ABDOURAHMANE SARR – Ministre de l’économie – Sénégal 

Premier pilier : la réduction maîtrisée des dépenses publiques, avec un effort de 100 milliards FCFA sur le train de vie de l’État et une rationalisation de la taille de l’administration.Deuxième pilier : la mobilisation des ressources internes, avec de nouvelles taxes sur le mobile money, les paris en ligne, le tabac, mais aussi une fiscalité environnementale et la valorisation du foncier.

Troisième pilier : le financement endogène, en misant sur l’épargne nationale, la finance islamique, les “Gender Bonds” et des mécanismes innovants comme le recyclage d’actifs.

“Ce plan, vient à son heure et je dit qu’il est à la fois intelligent et pédagogique. intelligent en ce sens que toutes les ressources dénichées ne sont pas appliquées sur d’anciennes fiscalités. ce sont uniquement des niches qui ont été touchés c’est à dire des trous qui n’ont jamais été fiscalisés, mais peut être aussi sur des produits comme  le tabac , les jeux qui sont vraiment nocifs à la société qui ont été touchés… pour 5677 milliards…Au lieu d’attendre que le FMI viennent avec ses recettes , le premier ministre très intelligent à sorti ce papier, pour dire à ceux là : nous sommes capables de produire autant de recette pour faire face à cet endettement et à nos engagements” 

MEÏSSA BABOU – Economiste-Chercheur / UCAD – Sénégal

À court terme, 5 600 milliards FCFA sont attendus d’ici 2028, dont plus de 2 000 milliards issus des ressources domestiques, et 1 091 milliards du recyclage d’actifs. Le gouvernement espère également 1 352 milliards issus du financement complémentaire sans recours à la dette.

Avec un déficit public estimé à 14 % et une dette à 119 %, ce plan vise aussi à restaurer la crédibilité du Sénégal sur les marchés. Mais pour convaincre, il devra rapidement passer de la parole aux actes.

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