Au Sénégal, le projet de loi d’amnistie pour les violences survenues entre 2021 et 2024, ayant entraîné des pertes en vies humaines, suscite une vive controverse. Ce projet de loi annoncé par le président Macky Sall le 26 février 2024 à l’ouverture du dialogue national, vise les événements sanglants ayant secoué le pays en mars 2021 suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko et en juin 2023 avec la condamnation de Sonko pour « corruption de la jeunesse » et dernièrement en février 2024 en réaction au report de la présidentielle.
Au Sénégal, le projet de loi d’amnistie annoncé par le président Sall concernant les violences survenues entre 2021 et 2024, ayant entraîné des pertes en vies humaines, sera soumis à l’Assemblée nationale ce mercredi 28 février 2024. Ce projet a suscité des réactions mitigées parmi la classe politique sénégalaise. Certains défenseurs du projet de loi affirment qu’une telle amnistie pourrait contribuer à apaiser les tensions et promouvoir la réconciliation nationale. Ces derniers estiment que l’adoption de cette mesure constitue un pas vers la stabilité sociale et la paix, contribuant ainsi à tourner la page d’une période sombre de l’histoire récente du Sénégal.
“Sur le principe on est d’accord d’autant plus qu’il a appelle à l’apaisement, à la réconciliation nationale. Mais sur les faits, il y a des cas d’amnistie sur lesquels nous ne pouvons pas valider. Pour moi les crimes de sang, des gens qui sont tués de manières volontaire, parce que quand il ya meutre, il ya action, en vue de nuire, en vue rompre la vie quelqu’un. Si ces gens-là doivent être connus, il faut non seulement les sanctionner mais ne pas les aministier .
Mounirou Sy, Coordinateur national de la Coalition DIONE 2024, Sénégal
Cependant, les opposants ont exprimé leur inquiétude; craignant que cette amnistie ne compromette la justice et la lutte contre l’impunité, en laissant les responsables des violences échapper à toute forme de sanction
“Je suis farouchement opposé à la loi d’amnistie. Pourquoi amnistier des bandits, amnistier des criminels, des terroristes, ceux là qui jettent des cocktails Molotov dans des bus pour tuer des passagers, dans des maisons, dans des voitures pour tuer, piller. Ces gens-là ne peuvent pas bénéficier pour moi de la clémence de l’amnistie. L’amnistie ce n’est pas pour eux. je m’opposerai avec la dernière énergie.
Me El Hadj Diouf, Président du Parti des travailleurs et du peuple, Sénégal
Avec des avis partagés et des débats passionnés, la décision finale de l’Assemblée nationale sur ce projet de loi d’amnistie s’annonce déterminante pour l’instauration d’un climat de paix . La question de savoir si la recherche de la paix doit primer sur la justice continue de diviser les Sénégalais, soulignant les défis complexes auxquels est confrontée la nation à l’aube d’une nouvelle ère politique.