Le 15 mai 2024, les finances publiques du Sénégal ont connu une dégradation notable au cours du premier trimestre de l’année. Malgré une légère augmentation des recettes, les dépenses gouvernementales ont continué de progresser, entraînant un déficit budgétaire accru de 427,1 milliards FCFA. Cette situation s’est déroulée dans un contexte économique et politique complexe marqué par une crise pré-électorale.
La détérioration des finances publiques du Sénégal est un sujet préoccupant qui soulève des inquiétudes quant à la stabilité économique du pays. Alors que les recettes ont augmenté, la croissance des dépenses gouvernementales a dépassé ces gains, créant un déficit qui nécessite une attention particulière pour être résolu. Cette augmentation du déficit budgétaire de 427,1 milliards FCFA met en lumière les défis auxquels le gouvernement sénégalais est confronté pour maintenir l’équilibre financier. Cette légère aggravation résulte d’une progression de 1,7% des recettes, atteignant 775,3 milliards FCFA, alors que les dépenses se sont à nouveau accrues de 1,3% pour un total de 1 202,4 milliards FCFA.
“Je pense que ce déficit de l’Etat sénégalais s’explique par les dépenses supplémentaires, on a été en période de campagne, donc l’Etat a dû dépenser d’autres revenus pour pouvoir financer l’organisation de la campagne électorale. En plus de ça, il ne faut pas oublier le contexte macroéconomique global avec la sécurité globale avec pas mal de manifestations, ce qui a certainement conduit à moins d’investissement, moins d’entreprises qui génèrent pas mal de revenus. donc moins de recettes pour l’Etat. “
Alseny THIAM, Economiste, Guinée
En effet, les recettes fiscales, qui représentent 95% des recettes totales, ont augmenté de 3,9% grâce à la bonne tenue de la TVA intérieure hors pétrole, de la TVA à l’importation et du Fonds de garantie des importations de produits pétroliers. En revanche, les recettes non fiscales ont diminué de 22,9% en raison principalement de la baisse des recettes provenant des revenus du domaine et des dividendes.
“Je pense qu’il faudrait peut être laisser le temps aux nouvelles autorités de pouvoir tout remettre en place afin de relancer la machine pour le pays de pouvoir à mettre en place une nouvelle politique pour pouvoir à attirer plus de recettes et dépenser un peu moins.”
Alseny THIAM, Economiste, Guinée
Ainsi, pour financer une partie de ce déficit, l’État sénégalais a eu recours au marché des titres publics, levant 198 milliards FCFA au cours des trois premiers mois de l’année 2024, malgré la crise pré-électorale que traversait le pays.
