Tensions pré-électorales grandissantes au Sénégal. Le préfet de Dakar a interdit une manifestation prévue par l’opposition le vendredi 17 juin dans la capitale. L’autorité administrative invoque des menaces de troubles à l’ordre public et de violation du code électoral pour justifier l’interdiction.
Au Sénégal, le rassemblement prevu le vendredi 17 juin 2022, à la place de la Nation, par la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, a été interdit par le préfet de Dakar. Dans son arrêté rendu public mercredi 15 juin, le préfet Mor Talla Tine invoque deux motifs: menaces de troubles à l’ordre public et violation de l’article L61 du Code électoral, un article qui interdit toute propagande déguisée durant les 30 jours précédant l’ouverture officielle de la campagne.
“Si le préfet considère que les conditions ne sont pas réunies-moi où je suis placé je ne pourrai pas vous dire si oui ou non le préfet a raison ou il a tort. La loi lui donne la possibilité pour certaines raisons qu’il est lui le juge arbitre, de dire que non la situation actuelle ne permet pas la bonne tenue de cette manifestation. Surtout lorsqu’on sait que l’opposition est dans une position de va qu’en guerre, parce que ces leaders ne seront pas présent à l’élection législative à cause de l’erreur qu’ils ont commise.”
Boubacar BA, Journaliste
Depuis l’invalidation par le Conseil constitutionnel d’une liste nationale de candidats de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, le ton ne cesse de monter dans la classe politique sénégalaise. Cette invalidation a en effet écarté de la course le chef de file de l’opposition, Ousmane Sonko, et d’autres leaders politiques.
“Pour ne pas assister à des violences, il faut que les acteurs politiques de part et d’autre reviennent à la raison. La politique ce n’est pas s’insulter, ce n’est pas s’invectiver. Yewwi Askan Wi a une habitude , une tradition de mettre la pression sur le gouvernement mais ça toujours été ça l’opposition. Aujourd’hui ceux qui sont au pouvoir étaient dans l’opposition à un moment donné et on a toujours tendance à mettre la pression sur le gouvernement en pensant que c’est une tactique politique. Il s’avère que ça peut marcher un moment donné où on a eu des difficultés pour imposer une alternance mais aujourd’hui cette stratégie ne se justifie pas.”
Boubacar BA, Journaliste
Pour l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, le rassemblement de vendredi aura bel et bien lieu. L’opposition dénonce un stratagème de la présidence pour écarter ses adversaires. Ousmane Sonko et d’autres leaders ont menacé d’empêcher la tenue des élections législatives, si leur coalition Yewwi Askan Wi n’y participe pas.