Au Sénégal, l’élection présidentielle, qui devait se tenir initialement le 25 février 2024, a été finalement reportée au 15 décembre 2024. Le parlement sénégalais a adopté en session la proposition de loi constitutionnelle dérogeant aux dispositions de l’article 31 de la Constitution du Sénégal. Selon le rapport de la Commission des lois, ce report de plus de six mois permet de tenir compte de la situation de crise des institutions ainsi que la difficulté de tenir une campagne électorale en pleine saison des pluies, entre juillet et novembre, ou encore la collision avec de grandes fêtes religieuses.
Au Sénégal, l’Assemblée nationale a adopté, lundi 05 février 2024, en session plénière, le projet de loi portant report de la présidentielle initialement prévue le 25 février 2024. En conséquence, le parlement a confirmé le report des élections annoncé par le président Macky Sall, le 03 février et fixé à la date du 15 décembre 2024.
L’une des vitrines de la démocratie en Afrique, aujourd’hui nous sommes une vitrine craquelée par la seule volonté du président Macky Sall. Il est évident que c’est décision violant, tous les textes, ceux de la CEDEAO, dont nous sommes signataires que nous avons ratifié les textes de la loi électorale, mais également la constitution parce que à son article 103 A7 il est dit que la nature du régime, la durée et le nombre de mandats ne peut faire l’objet de révision et aujourd’hui ce qui a été accepté hier par l’Assemblée nationale est une violation flagrante et historique des textes de notre constitution des textes de la CEDEAO mais également de la loi électorale.
Falilou Coundoul, Membre de la coalition Taxawu
Selon le rapport de la commission des lois, ce report de plus de six mois permet de tenir compte de la situation de crise des institutions ainsi que la difficulté de tenir une campagne électorale en pleine saison des pluies, entre juillet et novembre, ou encore la collision avec de grandes fêtes religieuses. Ce qui entre dans la même logique déclinée par le Président Macky Sall lors de son de report sine die.
Les motifs soulevés pour le report des élections ne tiennent pas la route à savoir, éviter une instabilité institutionnelle des troubles politiques graves. Ces motifs, d’ailleurs, étonnamment soutenus par l’assemblée pour adopter ces textes de report de la présidentielle et à remettre en cause les raisons de saison, de pluie, ou encore les raisons religieuses ne doivent en aucun cas, entraver une bonne tenue du processus démocratique. Cette décision vient donc non seulement entacher l’image du Sénégal, jusqu’ici. Exemple de démocratie et risque surtout taux de mener à des troubles politiques qu’elle dit vouloir défendre, espérant tout de même que les revendications de l’opposition soient entendu , et que la situation revienne vite à la normale.
Bouba KEITA, Juriste
Pour rappel, le 03 février 2024, dans une adresse à la nation, le président Macky Sall avait annoncé que l’élection présidentielle, prévue pour le 25 février, serait reportée pour une durée indéterminée. Cette décision est intervenue la veille du début de la campagne électorale. Au lendemain de cette annonce, dimanche 04 février, des populations sont descendues dans les rues de Dakar, la capitale, en signe de protestation contre la décision de Macky Sall. Les gendarmes ont arrêté de nombreux manifestants, dont l’ancienne Première ministre et candidate de l’opposition à la présidence, Aminata Touré, et Anta Babacar Ngom, elle aussi candidate. Les deux personnalités ont été relâchées le lendemain.