Au Sénégal, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) s’inquiète que 1,5 million Sénégalais soient menacés par la famine. Pour garantir la sécurité alimentaire, les femmes s’impliquent de plus en plus dans la riziculture. Dans la région de Tambacounda, les femmes sont nombreuses à se lancer dans cette activité, véritable opportunité commerciale en milieu rural. Seulement, elles font face à de nombreux défis, notamment les effets du changement climatique et les risques d’infestation.
Depuis l’annonce en juillet 2023 de la suspension par l’Inde des exportations de riz brisé, moins chère, les autorités sénégalaises multiplient les initiatives pour limiter sa dépendance aux importations en développant la production nationale, pour être autosuffisant d’ici à 10 ans. Pour inciter davantage de producteurs à se lancer dans la riziculture et augmenter leur revenu de 20%, les autorités ont mis en place une subvention de 32 francs CFA par kilo de riz cultivé sur le territoire. Ainsi, pour améliorer la production, les femmes de la localité de Goudiry à Tambacounda, s’activent dans la riziculture.
“Nous avons l’obligation de venir chaque mardi, mais des groupes sont formés pour superviser chaque jour, nos champs de riz. Nous remercions la SODAGRI, et les techniciens en agriculture qui opèrent dans la zone. A ce rythme, le Sénégal va cesser d’importer du riz sous peu.”
khady niang, Productrice de riz – Sénégal
Au Sénégal, les femmes constituent la majorité de la main-d’œuvre du secteur agricole qui représente 30% des emplois sénégalais, selon la Banque mondiale. Cependant, elles sont confrontées à de nombreux défis, le changement climatique, les risques d’infestation et les ravageurs. Une situation que le gouvernement envisage d’améliorer, à travers le déploiement sur le terrain de ses services techniques.
“Dans le cadre du programme national d’autosuffisance en riz, l’Etat du Sénégal a mis en place des semences subventionnées et des intrants. Cette année, nous avons eu la chance pour le département de Goudiry, près de 118 tonnes de semence de riz, et ces femmes ont pu bénéficier des intrants tels que l’engrais que le Sénégal a mis gratuitement au niveau des producteurs.”
Mahmoute Ndiaye, Chef d’antenne régionale SODAGRI, tambacounda
En 2012, Macky Sall avait déjà annoncé un plan d’autosuffisance en riz à atteindre en 2017. Dix ans plus tard, la production de riz ne représente que 40% de la consommation nationale, le reste étant importé. L’apport des femmes de la localité de Goudiry dans la filière rizicole permet de pratiquer la culture de plateau et de bas-fond. Si cet apport n’est pas encore suffisant, il permet déjà de contribuer à la consommation locale qui devrait atteindre 1,5 million de tonnes de riz par an d’ici 2030, contre 900 000 tonnes en 2022.