Alors que l’élection présidentielle de février 2024 approche au Sénégal, les politiciens de tous les partis sont engagés dans une course pour obtenir le soutien nécessaire sous forme de parrainages. Au Sénégal, les règles exigent des candidats au scrutin présidentiel, l’obtention d’un certain nombre de signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales afin de pouvoir concourir à la magistrature suprême. Pour l’heure, les 75 candidats officiellement déclarés sont depuis le 27 septembre 2023 en campagne des parrainages.
La course aux parrainages officiellement lancée au Sénégal, annonce les couleurs de la présidentielle de février 2024. Ouvert mercredi 27 septembre, la campagne de parrainage est prévue durer deux mois. Objectif, permettre aux 75 candidats officiellement déclarés, d’acquérir le soutien d’au moins 0,6% du corps électoral contre 0,8% auparavant, ou bien recueillir le soutien de 13 députés et 120 maires de conseils départementaux. Selon les autorités, le système de parrainage devrait permettre de réduire, via un tri, les candidatures fantaisistes.
“Pour recueillir les 0,6 % de l’électorat ou pour avoir le parrainage des maires, ça risquera d’être un peu compliqué surtout que l’on se rappelle qu’au début avant le discours du 3 juillet du président Macky Sall, l’ensemble des maires avait déjà été réunis donc il semblerait que quelque part, ce parrainage risque de poser beaucoup de difficultés en raison justement du caractère éminemment politique de ce parrainage.”
Papa Ogo SECK, Analyste politique / Sénégal
Dans l’actuel contexte socio-politique, le parrainage est perçu comme défi pour la majorité sortante, fragilisée depuis 2 ans par des mouvements de contestation. Par ailleurs, la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar a présenté le 9 septembre 2023, l’actuel premier ministre Amadou Ba comme candidat officiel. Du côté de l’opposition, le parti PASTEF d’Ousmane Sonko a été dissous le 31 juillet 2023, semant un doute sur sa participation à la présidentielle de 2024.
“Donc ce qui se profile à l’horizon au regard des derniers événements qui ont secoué le pays, ce n’est pas très facile à prévoir mais tout ce qu’on peut dire et qu’il y a des risques de tension politique, de tension sociale puisque nous avons l’impression que cette campagne pour le parrainage risque d’aboutir à une certaine restriction de candidature donc il y aura forcément des mécontentements et donc des éléments de tension.”
Papa Ogo SECK, Analyste politique / Sénégal
Certaines critiques ont été formulées à l’égard du système des parrainages affirmant qu’il favorise les candidats déjà établis et limite la participation démocratique. Mais en comparaison, l’opposant Ousmane Sonko, président du PASTEF avec peu de notoriété au départ, avait réussi à recueillir près de 16% des suffrages en février 2019. A ce scrutin, seules 5 candidatures avaient été validées par le conseil constitutionnel sur les 27 soumises à son examen.
