La Somalie a expulsé l’ambassadeur éthiopien de son territoire et fermé les consulats de l’Éthiopie dans les États du Puntland et du Somaliland. Dans un communiqué du 4 avril 2024, le Premier ministre Hamza Abdi Barre a déclaré que “l’ingérence flagrante du gouvernement éthiopien dans les affaires intérieures de la Somalie constitue une violation de l’indépendance et de la souveraineté de la Somalie”. Les tensions entre la Somalie et l’Éthiopie se renforcent alors que la région autonome du Puntland et l’Éthiopie ont signé, le 3 avril 2024, plusieurs accords de coopération économique.
Le 4 avril 2024, la Somalie a expulsé l’ambassadeur éthiopien, Muktar Mohamed Ware, de son territoire et fermé les consulats de l’Éthiopie dans les États du Puntland et du Somaliland. Les tensions entre les deux pays de la Corne de l’Afrique s’intensifient alors que la région autonome du Puntland et l’Éthiopie ont signé, le 3 avril 2024, des accords dans les secteurs du commerce, des investissements, de l’énergie et des infrastructures. Dans un communiqué, le gouvernement somalien accuse l’Éthiopie d’ingérence dans les affaires intérieures de la Somalie, qui, pour lui, constitue une violation de la souveraineté de la Somalie.
“L’Éthiopie, qui a perdu sa façade maritime depuis l’indépendance de l’Érythrée, avait absolument besoin d’avoir un débouché maritime. C’est ainsi qu’elle a signé cet accord pour avoir accès à la façade maritime de la Somalie, sauf que c’est une région séparatiste qui n’est reconnue par aucun pays au monde. La solution serait que les deux puissances régionales, l’Éthiopie et le Kenya, qui sont en contact d’un côté avec le Somaliland et de l’autre avec le Puntland, puissent aider la Somalie à résoudre son problème interne avant de signer un quelconque accord avec elles parce que l’accord actuel signé par l’Éthiopie est éminemment opportuniste.”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
Les tensions diplomatiques entre la Somalie et l’Éthiopie se sont renforcées depuis la signature, le 1er janvier 2024, d’un accord portuaire entre la région séparatiste du Somaliland et le gouvernement éthiopien. L’Éthiopie avait alors accepté de reconnaître le Somaliland comme une nation indépendante. L’accord, permettant l’accès maritime de l’Éthiopie via le port somalien de Berbera, est vivement critiqué par le gouvernement somalien qui voit en ce partenariat, une violation de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de la Somalie. Le 5 avril 2024, les États autonomes du Puntland et du Somaliland ont rejeté l’ordre de fermer les consulats éthiopiens à Garowe et Hargeisa, déclarant que le gouvernement fédéral n’avait aucune compétence pour prendre une telle décision.
“La décision rendue à Mogadiscio le 4 avril 2024 n’a pas été prise dans le meilleur intérêt de la nation somalienne. Elle semble être motivée par l’hostilité, l’animosité et le harcèlement contre la population du Puntland, dans le but de saper la fédéralisation de la Somalie.”
Communiqué, Présidence du Puntland – Somalie
Dans le communiqué du 4 avril, l’exécutif somalien a donné un délai d’une semaine aux diplomates et employés du gouvernement éthiopien travaillant dans les deux consulats à Garowe et Hargeisa pour quitter le pays. Rappelons que la Somalie avait rappelé son ambassadeur en Éthiopie dans le cadre du rejet de l’accord portuaire entre le Somaliland et l’Éthiopie.
