La plus longue mission africaine de maintien de la paix en Somalie s’apprête à plier bagage. Arrivée en 2007 sous le nom d’Amisom avant de devenir l’Atmis en 2022, la force de l’Union africaine (UA) en Somalie annonce la troisième phase de retrait de ses soldats pour juin 2024. Une annonce que les citoyens craignent d’ailleurs, indiquant qu’elle pourrait laisser un vide sécuritaire alors que l’armée somalienne peine encore à consolider ses positions.
La troisième phase de retrait des soldats de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (L’ATMIS) est annoncée pour juin 2024. A ce jour, l’ATMIS a retiré 5 000 soldats et a cédé 13 bases militaires aux Forces de sécurité somaliennes (SSF) au cours des première et deuxième phases du retrait qui se sont tenues respectivement le 30 juin 2023 et le 30 septembre 2023. Le départ progressif de ses 17 500 soldats de l’AMISOM fait suite à une demande initiale du gouvernement somalien en 2022.
“Il est avéré qu’aujourd’hui les forces de maintien de la paix ou de transition ont, au fil des années, montré leurs limites. Alors cela doit interpeller tout le monde parce qu’aujourd’hui il est très difficile de confier sa sécurité à une force extérieure. Il est très difficile de confier le maintien de la paix à une coalition de forces qui souvent viennent sur le territoire non pas pour défendre les intérêts des pays mais ceux des multinationales”
Emile Ouedraogo, Analyste Politique, Burkina Faso
Depuis plus d’une décennie, le groupe terroriste Al-Shahab, dans sa quête d’instauration d’un Etat islamique mène régulièrement des attaques dévastatrices tout en exploitant les divisions claniques et en extorquant des millions de dollars par an aux populations. La presence de l’ATMIS visait à faire reculer le groupe islamiste dans le but de restituer la paix et l’ordre dans le pays.
“On peut bénéficier d’expertise extérieure dans les domaines des échanges molliraires et sécuritaires mais avoir sur son s’il une force de maintien de la paix n’est pas toujours l’idéal”
Emile Ouedraogo, Analyste Politique, Burkina Faso
Depuis 2006, le groupe Islamiste Al shabaab, contrôle une partie du territoire somalien, en particulier les Etats méridionaux du Jubaland et du Sud-Ouest. L’opération lancée par les autorités en 2022, inédite par son envergure, a certes permis à Mogadiscio de reprendre pied dans les États de Galmudug et de Hirshabelle (centre), mais ces succès militaires restent insuffisants d’après des observateurs somalien.