Un comité ministériel a été mis en place pour enquêter sur le meurtre de sept civils dans la région de Golweyn en Somalie par des soldats de la Mission de l’Union africaine dans le pays.
Le Premier ministre somalien Mohamed Roble a ordonné samedi 21 août 2021 des enquêtes sur la mort de sept civils qui auraient été tués par les troupes de l’Union africaine lors d’une contre-offensive à Golweyn, dans le sud du pays. Selon le porte-parole du Premier ministre Mohamed Moalimuu “ce comité ministériel mis en place permettra d’enquêter sur les informations faisant état de meurtres de civils par les forces de l’AMISOM le 10 août 2O21 et imposera des mesures punitives contre les personnes impliquées« .
L’AMISOM avait publié une déclaration le 11 août 2021, affirmant que ses forces avaient tué sept terroristes d’Al-Shabab tandis que d’autres avaient été blessés lors de la contre-offensive. La mission de l’UA a déclaré que les terroristes ont été tués après que les militants aient tendu une embuscade aux troupes ougandaises alors qu’ils effectuaient une patrouille de routine pour sécuriser les principales routes d’approvisionnement entre les bases d’opérations avancées de Beldamin-Golweyn dans le sud de la Somalie.
“L’AMISOM reste fermement attachée à la paix’ à la sécurité et à la protection de la population locale. La mission s’est engagée à mener à bien les tâches qui lui sont confiées en Somalie dans le strict respect de ses obligations en vertu du droit international humanitaire applicable, du droit des droits de l’homme et de ses règles d’engagement”.
Communiqué de l’AMISOM
Pour les habitants de cette localité, les forces de l’AMISOM ont tué sept civils et non des militants d’al-Shabab, ce qui a incité la mission de l’UA à lancer une enquête sur l’incident du 12 août 2021. Selon certains médias locaux, les familles des victimes auraient manifesté dans les rues de Mogadiscio depuis trois jours pour protester contre le meurtre.
“L’AMISOM enquête sur les informations selon lesquelles ses troupes seraient responsables de la mort des sept personnes. Depuis l’incident, les dirigeants ont rencontré des membres de la communauté des anciens et des représentants du gouvernement et les ont assuré de leur engagement à identifier et à punir ceux qui enfreignent les règles d’engagement”.
Communiqué de l’AMISOM
Face à cette situation, l’AMISOM qui est présente sur le territoire somalien depuis le 19 janvier 2007 a mis sur pied une Commission d’enquête qui sera chargée d’établir dans quelle mesure les troupes étaient responsables de la mort de ces civils et de recommander le paiement d’indemnités aux familles touchées au cas où les troupes de force seraient reconnues coupables.
Par Paul Marcel MAYAGUI