La Somalie s’enorgueillit d’avoir le plus long littoral d’Afrique continentale, mais ses pêcheurs survivent à peine. Ravagée par les navires étrangers illégaux, la faiblesse des infrastructures et l’augmentation du coût de la mer, l’industrie de la pêche, autrefois florissante, est en état de siège. Alors que les commerçants de Mogadiscio sont confrontés à la flambée des prix et à la disparition des stocks, des voix locales s’élèvent pour réclamer une action urgente afin de reconquérir les eaux et l’avenir de la Somalie.
La Somalie possède l’un des plus longs littoraux d’Afrique, qui s’étend sur plus de 3 300 kilomètres. Pourtant, son industrie de la pêche est confrontée à des défis de plus en plus importants. La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) coûte au pays environ 300 millions de dollars par an, tandis que le déversement de déchets toxiques, la diminution des stocks de poissons et le manque d’infrastructures modernes continuent de menacer les moyens de subsistance de milliers de pêcheurs et de commerçants côtiers, selon des rapports des Nations unies et de l’Union africaine.
Le prix du poisson a changé en raison de l’offre du marché, ce qui se produit normalement. Par exemple, un kilogramme de poisson-roi coûtait 3 à 4 dollars, mais maintenant il coûte 6 dollars… tandis qu’un kilogramme de thon coûtait 1 ou 2 dollars au maximum… mais maintenant il se vend 5 dollars.
MOHAMED SHEIKH MALIK, Commerçant de poisson
Les pêcheurs somaliens expriment leur inquiétude quant au nombre croissant de navires étrangers illégaux dans leurs zones de pêche. Ils affirment que ces navires constituent une menace pour leur vie et leur équipement. Cependant, les autorités insistent sur le fait que des progrès sont réalisés. Le ministère de la pêche fait état d’une baisse des délits maritimes grâce à des lois plus strictes et à une surveillance accrue. Soutenu par un partenariat de 55 millions de dollars avec la Banque mondiale, le gouvernement prévoit maintenant de construire des ports de pêche, des marchés modernes et des usines de transformation afin de revitaliser le secteur et de protéger ceux qui en dépendent.
Nous avons mis en place un système de surveillance de toutes les activités illégales menées sur nos côtes par des navires étrangers, y compris la pêche illégale. Lorsque nous détectons ces délits maritimes, la première étape est un avertissement suivi d’une confiscation, d’une amende et d’une arrestation par les autorités du port le plus proche.
ALI IFIYE ALI, Vice-ministre de la Pêche et de l’Économie bleue
Alors que les commerçants de Mogadiscio sont confrontés à la flambée des prix et à la disparition des stocks, le kilogramme de poisson-roi coûtant désormais six dollars, les voix locales se font de plus en plus nombreuses pour réclamer une action urgente afin de reconquérir les eaux somaliennes et de faire baisser les prix.



