La Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS) a effectué son retrait définitif du pays le 29 février 20224, conformément au calendrier recommandé par l’État soudanais. Ce retrait a eu lieu dans un contexte de conflit entre l’armée et les Forces de soutien rapide, et l’ONU s’est maintenant positionnée en tant que médiateur pour aider à résoudre ce conflit. Un diplomate algérien nommé Ramtane Lamamra a été investi de cette mission.
Il a fallu moins de trois mois pour achever le retrait de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS). Au 29 février 2024, les Nations Unies avait déployé 245 membres du personnel au Soudan, soit 88 membres du personnel à Port-Soudan et le reste à Nairobi au Kenya et à Addis-Abeba en Ethiopie. Le retrait de la mission onusienne a respecté le calendrier préconisé par l’Etat soudanais, le 3 décembre 2023. Pour le Soudan, après trois ans de présence, la MINUATS ne répondait plus aux besoins du pays.
“Même si ce retrait est fondé sur l’aspiration légitime du gouvernement soudanais de reprendre en main le processus de transition politique à la suite notamment de l’ingérence supposée ou réelle de la mission onusienne dans les affaires internes du Soudan, le soutien de l’ONU dans le processus de transition politique dans ce pays reste très important”
Garcia NOA, Analyste politique – Cameroun
La MINUATS quitte le Soudan dans un contexte de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide depuis près de onze mois. Le 15 avril 2023, des combats ont éclaté alors que le Soudan s’apprêtait à signer un accord pour la relance de la transition démocratique. Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan a dans la foulée, accusé l’ex-émissaire de l’ONU Volker Perthes d’être responsable de la survenue du conflit.
“Même si ce retrait intervient à la demande du gouvernement soudanais qui estime que la mission a amplifié les divisions politiques et la souffrance des populations soudanaises, ledit retrait n’annihile pas les causes profondes du conflit. Tant que ces causes ne sont pas traitées de manière fondamentale et inclusive, on ne pourra pas avoir une paix durable au Soudan”
Garcia NOA, Analyste politique – Cameroun
Désormais au Soudan, l’ONU se pose en médiateur pour la résolution du conflit. Le 28 février 2024, les Nations Unies ont investi de cette mission le diplomate algérien Ramtane Lamamra, Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU. L’organisation en appelle également les autorités soudanaises à favoriser l’acheminement de l’aide humanitaire en facilitant les mouvements du personnel de l’ONU dans le pays.
