En Tanzanie, l’opposition est sous pression. Le principal parti, Chadema, a été exclu des prochaines élections générales après avoir refusé de signer un code électoral jugé anticonstitutionnel. Une décision que le pouvoir justifie par le non-respect des règles. En toile de fond : l’inculpation pour trahison de Tundu Lissu, le leader du parti.
C’est une décision lourde de conséquences pour la démocratie tanzanienne. Le parti Chadema, principal mouvement d’opposition, a été exclu du processus électoral.
À l’origine : son refus de signer le Code de bonne conduite électorale, un document imposé par la commission, que le parti juge anticonstitutionnel et liberticide.
Un refus qui survient après un autre choc politique : l’arrestation de Tundu Lissu, figure de l’opposition, inculpé pour trahison après avoir réclamé des réformes électorales en public. Dans un communiqué officiel, le parti assume sa position.
Le pouvoir a été confisqué par une minorité, il opprime la majorité et lorsque nous voulons parler, ils veulent nous faire taire. Nous ne pouvons pas valider un processus biaisé, sans réformes constitutionnelles, sans une commission électorale indépendante.”
Le secrétaire général de CHADEMA JOHN MNYIKA – anzanie
Chadema réclame depuis longtemps une refonte du système électoral tanzanien, qui, selon lui, favorise le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM). L’une de ses principales revendications est que le président renonce à son pouvoir de nomination des membres de la commission électorale, invoquant un conflit d’intérêts fondamental. Alors que la campagne électorale doit débuter en août et que le Parlement doit être dissous fin juin, la période propice aux réformes se réduit rapidement.
Le parti au pouvoir, le CCM, justifie cette exclusion. Selon lui, le code électoral est une règle commune, et Chadema a volontairement choisi de se placer en marge du processus. Entre accusations de dérive autoritaire et défense d’un cadre réglementé, le fossé se creuse. Pour les défenseurs des droits civiques, cette séquence confirme un resserrement autoritaire du régime, malgré les promesses d’ouverture formulées par la présidente Samia Suluhu Hassan.