Depuis les élections présidentielles et législatives du 29 octobre 2025, la Tanzanie est secouée par des manifestations à Dar es Salaam, où les protestataires dénoncent la réélection de la présidente Samia Suluhu Hassan, qu’ils jugent entachée d’irrégularités. Face à l’escalade de la violence, les autorités ont instauré un couvre-feu dès la même soirée pour tenter de restaurer l’ordre. Mais, alors que le pays est déjà confronté à des défis économiques majeurs, la réélection de la présidente est perçue par de nombreux Tanzaniens comme un retour à la crise économique et sociale. Avec un bilan de plusieurs victimes et des tensions qui pourraient se propager à travers le pays, la situation reste incertaine et préoccupante, selon les observateurs internationaux.
Depuis les élections présidentielles et législatives du 29 octobre, la Tanzanie est secouée par des manifestations violentes à Dar es Salaam. Les protestataires contestent la réélection de la présidente Samia Suluhu Hassan, accusée d’exclure l’opposition et de maintenir un climat de répression. En réponse, un couvre-feu a été instauré dès la soirée du 29 octobre, interdisant les déplacements non essentiels après 18h ou 20h jusqu’au matin, afin de limiter les rassemblements et rétablir l’ordre.
« Le parti au pouvoir et le gouvernement ont décrit cette situation comme une élection ; cependant, la majorité des Tanzaniens ne l’ont pas perçue de cette façon. Ils l’ont perçue comme une mise en scène destinée à créer l’illusion d’un processus démocratique qui ne l’est pas en réalité. »
John Kitoka, Président du Chadema – Tanzanie
Sous John Magufuli, la Tanzanie a connu une stabilité politique, mais des choix économiques controversés ont nui à l’économie. Bien que Samia Suluhu Hassan ait lancé des réformes, notamment dans les infrastructures et le secteur minier, des problèmes persistants comme le chômage, la pauvreté et la corruption continuent d’affecter le pays. En 2024, environ 2,8 millions de personnes étaient sans emploi, alimentant le mécontentement envers sa réélection.
« Le gouvernement emploie des mesures très répressives et les applique de diverses manières sur les citoyens, les opposants et les journalistes pour qu’ils restent soumis. Ainsi, avec cette crise des droits de l’homme, nous observons des voix silencieuses, une opposition opprimée et une très faible participation des citoyens. »
Waniiru Muitha, Responsable de campagne pour le pays, Amnesty International – Kenya
Malgré le couvre-feu, des observateurs internationaux redoutent une escalade de la violence. Si un dialogue politique inclusif n’est pas rapidement engagé, des experts avertissent d’un risque de propagation des troubles à travers le pays. Selon des sources médiatiques, l’opposition évoque plus de 100 pertes en vie humaine lors des affrontements, principalement à Dar es Salaam, bien que le bilan soit encore susceptible d’évoluer.



