Au Tchad, alors que la population fête les 64 ans d’anniversaire de l’indépendance du pays, les acteurs des domaines économiques font le bilan des politiques nationales. Sur le plan agricole, les opérateurs économiques estiment que la politique de l’industrialisation de l’agriculture et les investissements publics n’ont pas donné de résultats attendus. Et pour cause, l’Etat ne soutient pas suffisamment les entrepreneurs agricoles et ne fait pas de suivi sur le terrain. Une situation qui a conduit le pays en état d’urgence alimentaire où plus de la moitié de la population n’a pas accès aux denrées alimentaires de première nécessité.
Le Tchad commémore ce dimanche 11 Août 2024 son 64ème Anniversaire de l’indépendance. Une occasion pour les opérateurs économiques de faire le bilan de la politique publique pour le développement de l’agriculture. Pour certains acteurs, l’industrialisation et la modernisation du secteur agricole prônées par le gouvernement ont échoué à cause d’un manque conséquent de soutien de l’Etat aux agriculteurs.
Notre pays est en état d’urgence alimentaire donc c’est l’ultime occasion pour les autorités d’investir et de soutenir les entrepreneurs agricoles pour relancer les productions à grande échelle. C’est l’unique solution pour faire baisser les prix des denrées alimentaires sur les marchés et les rendre accessibles.
ABDALLAH DARKALLAH, Entrepreneur agricole
Le Tchad dispose de 39 millions d’hectares de terre cultivable dont 4 millions d’hectares irrigables. Mais plus de six décennies après les indépendances moins de 5% de cette potentialité est réellement exploitée. La production agricole est aussi très dépendante aux aléas climatiques et le pays n’a pas les moyens météorologiques nécessaires pour la prévention. Une situation qui explique la défaillance de l’Etat dans ce secteur qui contribue à hauteur de 17,44% au PIB national selon les opérateurs économiques.
Même si nous avons la volonté de produire à grande échelle, nous sommes limités. Nous n’avons pas de moteurs pour irriguer nos champs, nous n’avons pas les moyens de nous procurer les engrais qui coûtent chers, nous n’avons pas d’outils de production et nous avons des difficultés à écouler nos produits sur les marchés à cause de l’état des routes.
ABDALLAH DARKALLAH, Entrepreneur agricole
Pour rappel, le secteur agricole fait vivre 70% de la population tchadienne alors qu’il ne bénéficie pas suffisamment des investissements publics. L’agriculture demeure paysanne au Tchad et est pratiquée avec des outils rudimentaires qui ne favorisent pas une exploitation à grande échelle.