Au Tchad, dans le cadre de sa politique de diversification économique, le gouvernement a lancé la construction des nouveaux abattoirs modernes pour développer la filière viande. Le pays veut ainsi transformer sur place les produits animaliers et exporter de la viande vers les marchés internationaux. L’objectif est de réduire l’exportation clandestine de bétails sur pied vers les pays voisins qui font perdre des ressources considérables à l’Etat.
Le Tchad s’est lancé depuis quelques années dans la modernisation de sa filière viande destinée à l’exportation. Des abattoirs avec des usines modernes de production de viande sont construits à travers le pays pour permettre la transformation des produits animaliers. Les autorités misent sur la qualité de la viande pour pénétrer les marchés de la sous-région d’Afrique centrale, du Maghreb et du Golfe persique.
« Nous avons pu exporter de la viande jusqu’à Libreville mais l’instabilité géopolitique au niveau de la sous régionale, ça s’est un peu ralenti. Mais nous espérons avoir des gros clients tels que l’Egypte qui se ravitaille avant au Soudan. Nous visons également le Koweït et l’Arabie Saoudite. Nous avons un aéroport international qui est un joyau et vous savez entre Moundou et Médine, c’est seulement 4H du temps de vol. Donc nous pouvons à partir de Médine distribuer de viande dans tout le Golfe persique. »
Ibrahim Ibni Oumar MAHAMAT SALEH, Gouverneur de la Province du Logone occidental – Tchad
L’objectif selon les autorités est de transformer sur place les produits de l’élevage et de réduire considérablement l’exportation de bétails sur pied vers les pays voisins qui font perdre à l’Etat plus de 400 milliards de FCFA par an. Avec le démarrage des usines, les abattoirs ont créé plus de 4 mille emplois aux jeunes et profitent aux éleveurs qui arrivent à écouler sur place leurs bétails à des prix bénéfiques.
« Nous avons suffisamment de bétails pour alimenter toutes les usines si la demande se fait sentir. Le Tchad regorge beaucoup de ressources animales qui peuvent profiter aux marchés internationaux. Nous avons ici huit races de bovins et dans toutes les provinces du pays, il y a l’élevage de bétails. L’Etat peut construire autant d’abattoirs qu’il veut, il y aura toujours de matière première. »
Mahamat SALEH SEID, Éleveur de bétails – Tchad
Pour rappel, le Tchad compte plus de 110 millions de têtes de bétail de différentes races qui sont nourris essentiellement de pâturage naturel sans apport en nutriments chimiques. L’élevage contribue à environ 15% du PIB national et fait vivre environ 30% de la population rurale du pays.
