74,5 millions d’euros. C’est l’enveloppe que l’Union européenne prévoit de décaisser au profit du Tchad, terre d’accueil pour bon nombre de réfugiés. Des réfugiés dont le nombre ne cesse d’augmenter, notamment en raison du conflit au Soudan. Et qui dit affluence dit besoins humanitaires croissants…
A charrette ou à pieds, l’affluence semble inchangée. Ils sont chaque jour, une centaine à fouler la terre tchadienne. Depuis le début du conflit au Soudan, plus de 760 000 personnes y sont venues trouver refuge. Mais la réponse humanitaire au Tchad se heurte au défi de financement…un défi auquel l’Union européenne a tenté de répondre avec l’annonce d’un financement de 74, 5 millions d’euros.
“L’Union européenne vient à point nommé parce que cela fait plusieurs mois que le Tchad a lancé un appel auprès de ses différents partenaires. Et si aujourd’hui, l’Union européenne décide de pouvoir venir en aide au gouvernement tchadien par rapport à cette crise migratoire c’est quelque chose de bien, ces 74.5 millions d’euros vont soulager le peuple tchadien parce que qu’aujourd’hui, les denrées alimentaires, les prix des produits sur le marché ont augmenté à cause du flux des réfugiés venant plus du Soudan et aussi de la République centrafricaine. Et le gouvernement tchadien ne peut qu’accueillir cela que chaleureusement.
Ibangolo Maïna Manga Abel, Conseiller du Premier ministre – Tchad
Une aide financière internationale que le Tchad a tant réclamé face à cette crise migratoire d’envergure. Car en plus des Soudanais, le pays est aussi une terre d’accueil pour bon nombre de Centrafricains, de Camerounais ou encore de Nigérians. Si l’hospitalité est saluée, elle devient difficile dans un pays aux ressources limitées…une vulnérabilité qui a plongé en 2023, plus de 5 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon l’ONU.
L’opération humanitaire doit se poursuivre. Elle doit se poursuivre de l’autre côté de la frontière et elle doit se poursuivre pour soutenir les réfugiés dans des endroits comme Adré, au Tchad, où je me trouve actuellement, et dans d’autres pays qui accueillent des réfugiés. L’aide humanitaire au Soudan et dans les pays voisins diminue, les besoins augmentent, ces tendances doivent être inversées, sinon nous verrons des pertes en vies humaines et davantage de souffrances.
Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés – Italie
Et alors que le conflit soudanais s’enlise, les besoins augmentent….l’Union européenne estime que cette année au Tchad, 7 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire.