Le gouvernement togolais a adopté, le 12 janvier 2024, un décret portant création d’une unité togolaise de garde-côtes destinée à assurer une meilleure surveillance des eaux nationales. Le Golfe de Guinée faisant partie des principaux foyers d’attaques de piraterie, des mesures sont en train d’être prises par les États côtiers pour combattre ce fléau. En effet, chaque année, la piraterie rapporterait près de 2 milliards de dollars aux réseaux criminels, selon le Centre de coopération et de sensibilisation en matière d’information maritime.
Face aux enjeux sécuritaires de l’espace maritime, le gouvernement du Togo a examiné et adopté en Conseil des ministres, le vendredi 12 janvier 2024, le décret portant création de l’unité togolaise de garde-côtes. L’objectif est de pallier la pollution en mer, les trafics hors des zones de surveillance, la piraterie et autres incidents dans le secteur maritime.
“La stratégie de contrôle des côtes maritimes au niveau continental et au niveau national devrait être en réalité une priorité pour les pays africains notamment les pays qui ont accès à la mer. Donc protéger les côtes, ça rassure les transactions maritimes et donc le Togo depuis un certain nombre d’années a déjà mis en place une stratégie qui consiste à doter le pays d’un préfet maritime et ensuite à créer un ministère qui est chargé des questions d’économie maritime. Aujourd’hui ce décret que le gouvernement togolais vient de prendre va permettre au Togo de renforcer son mécanisme de protection des côtes et renforcer également le rôle que joue cet accès en mer pour l’ensemble de l’économie togolaise.”
Kwami Ossadzifo WONYRA, Économiste – Togo
Des défis que le gouvernement togolais compte relever, instaurant cette unité spécifique et exigeant une prise en charge qui distingue les missions de défense de celles de l’action civile de l’État en mer. Selon le Centre de coopération et de sensibilisation en matière d’information maritime, en 2022, seulement 300 actes de piraterie ont été dénombrés en Afrique, le chiffre le plus bas enregistré depuis 2008. Même si le fléau semble diminuer dans certaines zones, depuis 2021, les actes de piraterie, notamment dans le golfe de Guinée, ont connu une recrudescence.
“Et il va falloir se doter d’équipements qu’il faut, former les ressources humaines comme cela se doit pour pouvoir arriver à réaliser avec beaucoup d’efficience cette vision qui est celle de faire de l’économie maritime un levier de l’économie togolaise. Par ailleurs cette stratégie devrait avoir un aspect de collaboration avec les autres pays comme le Bénin, le Ghana la Côte d’Ivoire, un peu sur toute la côte du Golfe de Guinée, il doit y avoir une coopération qui va permettre à ce que ces pays luttent efficacement contre la piraterie qui est un frein à l’éclosion de l’économie maritime.”
Kwami Ossadzifo WONYRA, Économiste – Togo
Cette unité spéciale de garde-côtes au Togo répond au besoin de mettre en place une structure de surveillance permanente de l’espace maritime national. La finalité est de renforcer l’organisation interministérielle de l’action civile de l’État en mer, tout en améliorant ses performances en matière de coordination inter-administrations et de coopération.