Au Togo, l’Assemblée nationale a adopté vendredi 19 avril 2024, la proposition de la nouvelle Constitution en seconde lecture. Le texte qui a recueilli le vote des 4/5e de l’Assemblée nationale, soit 87 voix pour, acte la disparition du suffrage direct pour choisir le président de la République. L’opposition y voit une manœuvre de la part de Faure Gnassingbé pour se maintenir au pouvoir.
A quelques jours des législatives prévues le 29 avril 2024, les députés togolais ont définitivement adopté, vendredi 19 avril, une nouvelle Constitution, contestée par l’opposition. Adoptée par 87 parlementaires, la nouvelle loi fondamentale acte la disparition du suffrage universel direct pour l’élection du chef de l’Etat, fait basculer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire et crée la fonction de président du conseil des ministres, une sorte de super Premier ministre « désigné » par les députés, en charge des fonctions régaliennes.
Comme un magicien, ils sortent de leur chapeau une constitution parlementaire et tout simplement ce sont des subterfuges pour permettre au président Faure Gnassimbé de rester au pouvoir à vie.
Togoata Apedo Amah , Enseignant-chercheur, université de Lomé
Cependant, ce changement n’est pas accueilli favorablement par tous. L’opposition voit dans ce nouveau texte une manœuvre de la part du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de se maintenir indéfiniment à la tête de l’Etat.
Le président togolais a démontré que la préoccupation majeure de son régime est de conserver le pouvoir vaille que vaille. Avec la nouvelle Constitution, c’est la fonction de président du conseil qui donne la latitude à quelqu’un d’exercer le pouvoir de manière illimitée et donc, logiquement, on en déduit que c’est le poste qu’il se réserve.
Nathaniel Olympio, Président du Parti des Togolais (PT)
Le chef de l’Etat qui avait déjà réaménagé la Constitution en 2019, doit encore être promulguée la nouvelle loi fondamentale avant son entrée en vigueur. Selon la nouvelle constitution, dont l’intégralité n’a pas été rendue publique, le mandat du président du conseil des ministres sera de six ans, sans qu’il soit précisé s’il sera renouvelable ou non.