Le Cameroun a rejoint 24 autres pays africains membres de l’Union africaine œuvrant pour la libéralisation du secteur aérien en ratifiant le mémorandum de mise en œuvre du marché unique du transport aérien africain (SAATM). Pour le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le marché unique du transport aérien africain regorge d’un énorme potentiel pour faciliter l’intégration du continent. Le fonctionnement de la Zone continentale africaine de libre-échange et la matérialisation du Passeport africain pourront aussi permettre au continent africain de vite atteindre les autres niveaux d’intégration économique.
La République du Cameroun est devenue le 25ème État membre de l’Union africaine à signer le mémorandum de mise en œuvre du marché du transport aérien africain (SAATM). Cette adhésion, intervenue le 20 octobre 2023, vise à transformer le secteur du transport aérien africain en promouvant une industrie du transport aérien plus intégrée, efficace et compétitive, susceptible de contribuer à stimuler la croissance économique et le développement du continent. Avec cette ratification le Cameroun joint le Bénin, le Burkina Faso, Cabo Verde, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire,la Guinée Équatoriale, l’Éthiopie, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le liberia, le Mali et le Maroc dans cette démarche visant à libéraliser le transport aérien africain.
“ La mise en œuvre du marché du transport aérien africain signifie plus d’options de vols, une plus grande connectivité, des prix plus bas avec plus d’affluence de voyageurs africains vers des pays africains.”
Ewumbue-Monono Churchill, Représentant permanent du Cameroun auprès de l’UA
« Actuellement, les voyages aériens en Afrique sont limités par de multiples accords bilatéraux entre chaque pays qui restreignent l’accès et la concurrence. En ouvrant le transport aérien intra-africain, via cet accord, il pourra apporter des avantages économiques grâce à des tarifs aériens plus bas, à davantage d’options de vol et à des connectivité accrue. Bien que le transport aérien en Afrique pèse encore très peu à l’échelle mondiale, l’Association du transport aérien international prévoit une croissance du trafic aérien de 5,7 % par an en moyenne jusqu’en 2034.
« Le transport aérien dans l’intégration physique et économique de notre continent est l’une des forces dirigeantes derrière le développement socio-économique de l’Afrique. Comme vous le savez, l’Afrique demande un système de transport rapide, fiable et efficace afin de ne pas seulement se limiter à la connectivité physique mais aussi de soutenir le développement du commerce et du tourisme »
Kamugisha Kazaura, Directeur Infrastructure et Energie à la Commission de l’UA
Le Marché unique du transport aérien africain a été désigné comme projet phare de l’Agenda 2063 de l’Union africaine par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement lors de la 24ème Session ordinaire tenue en janvier 2015 à Addis-Abeba, en Ethiopie. La croissance du trafic intra-africain permettra aux compagnies aériennes africaines de transporter davantage de passagers et de fret, améliorant ainsi leur rentabilité. Le marché unique du transport aérien africain regorge d’un énorme potentiel pour faciliter l’intégration du continent. Il joue un rôle prépondérant dans le fonctionnement de la Zone de libre-échange continentale africaine et la matérialisation du Passeport africain.
« Le mémorandum de mise en œuvre du marché du transport aérien africain est l’unique occasion de mettre en place des stratégies pour une meilleure résilience mais aussi pour la longévité du secteur de l’aviation africain. Nous pensons qu’il est indispensable de changer l’avenir de notre industrie avec des idées et actions transformatrices. Cette convention appelle les actionnaire à échanger et à délibére sur les points visant à frayer un chemin pour le développement de l’industrie et de changer l’histoire du secteur de l’aviation africain »
Abderrahmane Berthé, SG de l’Association des compagnies aériennes africaines
Soulignons qu’en 1988, les ministres africains de l’aviation s’étaient réunis dans la ville de Yamoussoukro, en Côte d’ivoire, pour élaborer une vision pour l’industrie aéronautique africaine, alors connue sous le nom de Déclaration de Yamoussoukro sur une nouvelle politique africaine du transport aérien. C’est dans le cadre de cette déclaration que des stratégies sont élaborées pour une libération effective et totale du secteur aérien africain.