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Tunisie : 13 à 66 ans de prison pour 40 opposants jugés pour complot contre la sûreté de l’État

40 figures de l’opposition tunisienne ont été condamnées à des peines allant de 13 à 66 ans de prison, le 19 avril 2025. Jugés pour complot contre la sûreté de l’État, certains accusés sont en fuite, d’autres détenus. Les audiences se sont tenues à distance, suscitant de vives critiques. La défense dénonce un procès politique et inéquitable.

Dans la nuit du 18 au 19 avril 2025, la chambre criminelle spécialisée en terrorisme du Tribunal de Tunis a condamné 40 personnalités, dont des hommes politiques, avocats et hommes d’affaires, à des peines allant de 13 à 66 ans de prison. L’homme d’affaires Kamel Eltaief a été condamné à la peine maximale de 66 ans, tandis que l’homme politique de l’opposition Khayam Turki a été condamné à 48 ans. Le tribunal a également prononcé des peines de 18 ans de prison contre d’éminentes figures de l’opposition, dont Ghazi Chaouachi (ancien secrétaire général du parti Attayar et ancien ministre), Issam Chebbi ( Secrétaire général du parti Républicain), et Jawher Ben Mbarek (Professeur universitaire, activiste politique). Huit des accusés sont actuellement en détention, les autres en fuite. Tous ont été jugés pour complot contre la sûreté de l’État et appartenance à un groupe terroriste.

« Dans un cadre africain plus global, nous observons une politique d’exclusion des opposants politiques, que ce soit dans les pays du Sahel ou ailleurs. Cette pratique, où les candidats aux élections sont choisis et d’autres exclus, est répandue. On l’a vue en Guinée, au Bénin, et dans de nombreux autres pays. Il est donc crucial de porter une attention particulière à cette politique d’exclusion. »

Sadio Morel KANTE, Analyste politique République du Congo 

Les charges retenues sont lourdes : tentative de renversement du régime, incitation à un soulèvement armé, meurtres, pillages sur le sol tunisien en lien avec des actes terroristes, atteinte à la sécurité alimentaire et à  l’environnement. Selon le parquet antiterroriste, les audiences se sont tenues à distance, invoquant un « danger réel », en vertu des articles 73 de la loi antiterroriste et 141 bis du Code de procédure pénale. La défense quant à elle, dénonce un procès inéquitable, sans confrontation directe avec les témoins ni droit à une défense pleine et entière.

« Ce que cela pourrait provoquer en Tunisie, notamment après le Printemps arabe — qui, rappelons le, a débuté dans ce pays — mérite une attention particulière. Il y a un risque réel d’une nouvelle forme d’évolution sociale ou politique. La grande question est de savoir si cette fois-ci, les autorités seront capables de la contenir. Avec les réseaux sociaux, les énergies se mutualisent rapidement autour d’un événement marquant, créant une dynamique collective puissante. Cette mobilisation spontanée de compatriotes issus de tous horizons pourrait-elle devenir ingérable, comme ce fut le cas lors du Printemps arabe ? Il est crucial de rester vigilant et de ne pas sous-estimer les conséquences d’une politique d’exclusion. »

Sadio Morel KANTE, Analyste politique République du Congo 

Les faits remontent à février 2023, période durant laquelle ces personnalités issues de divers courants politiques ont été arrêtées dans une vaste opération dénoncée par plusieurs ONG comme une « chasse aux opposants ». Le collectif de défense rejette en bloc le verdict, soulignant l’absence des conditions d’un procès équitable. Selon les observateurs, ce procès marque un tournant judiciaire et politique, accentuant les tensions entre pouvoir et opposition.

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