En Tunisie, le président Kais Saied a dissous l’institution indépendante chargée de nommer les juges. Il accuse le Conseil supérieur de la magistrature d’inefficacité dans la lutte anticorruption, et de lenteurs dans le traitement de certaines affaires. Des organisations judiciaires et certains partis politiques s’inquiètent de cette mesure.
L’institution indépendante chargée de nommer les juges en Tunisie a été dissoute par le président de la République Kaïs Saïed le 5 février 2022. Selon le chef de l’Etat tunisien, cette décision est motivée par l’accentuation de la corruption et de la partialité caractérisant le conseil supérieur de la magistrature.
Après l’annonce du président Kais Saied de dissoudre le conseil supérieur de la magistrature, la réaction des juges la contestant ne s’est pas fait attendre. Il s’agit d’une décision inconstitutionnelle et illégale, qui s’apparente selon eux à une tentative d’influence politique néfaste sur le pouvoir judiciaire.
En conflit avec la justice depuis fin 2021, le chef de l’État Kais Saïd n’a cessé de fustiger les décisions de l’organe judiciaire, dénonçant une lenteur et des entraves dans le traitement de certains dossiers. Comme celui de l’assassinat de l’homme politique et avocat tunisien de la gauche, Chokri Belaïd assassiné en 2013, alors qu’il menait une campagne ardue contre le parti islamiste Ennahda au pouvoir.