Suite à la guerre en Ukraine, de nombreux Africains sont bloqués aux frontières de ce pays européen. Certains sont victimes des actes de discrimination et d’abus. Une situation qui a suscité une vague de condamnations en Afrique, et dans le monde entier. Quelles solutions ? Un sujet de la rédaction.
L’invasion russe en Ukraine met à mal des dizaines de milliers d’Africains vivant dans des villes assiégées. De nombreux rapports ont fait état de responsables de la sécurité ukrainienne empêchant les Africains de prendre des bus et des trains se rendant à la frontière. En plus des difficultés à atteindre les frontières pour se mettre en sécurité, ceux qui y parviennent dénoncent des faits de racisme et d’abus à leur encontre. Face à cette situation, la communauté internationale appelle à des solutions appropriées.
Le blocage de certains ressortissants africains dans des frontières autour de l’Ukraine appelle de la part des pays africains, à une action vigoureuse. D’abord, il faudrait commencer par rapatrier les ressortissants de chaque pays bloqués dans cette situation, comme l’a par exemple fait l’Angola. Ensuite, il faudrait, au niveau de chaque pays africain, convoquer les ambassadeurs des États discriminants pour les faire savoir clairement et sans ambages que cette situation est intolérable. Ensuite, il faudrait, au niveau de l’Union africaine, initier une action qui va dans le sens d’encourager différents pays à déposer plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, ainsi qu’auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, en même temps qu’on signalerait la situation auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, pour que cette situation soit dénoncée et que ça cesse.
Kerwin Mayizo, analyste politique – RD Congo
Selon le gouvernement nigérian, environ 4 000 Nigérians sont bloqués en Ukraine, pour la plupart des étudiants. Dans un tweet également, le gouvernement sud-africain a indiqué que ses étudiants et d’autres Africains ont été maltraités à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne. Pour les gouvernements africains, tous ceux qui fuient les conflits ont droit à un passage sûr en vertu de la Convention des Nations Unies, et la couleur de leur passeport ou de leur peau ne devrait faire aucune différence.
Les étudiants africains qui étaient dans ce pays ont pris la route pour pouvoir échapper à ce conflit. Là, on voit qu’en réalité, il y a un racisme qui s’est opéré à leur égard. Quand on voit la Pologne, la Hongrie, qui sont des gens peu habitués à la différence des autres et particulièrement, on l’a vu, sur plusieurs questions de migration notamment des Syriens, on voit qu’en réalité, c’est une mobilisation accrue qu’il faut. Heureusement que les médias étaient là pour témoigner de cette discrimination à l’égard des Africains de l’Ukraine. Cette sensibilisation d’ailleurs, a poussé l’Union africaine à pouvoir dénoncer ce traitement.
Hichem Ben Yaïche, expert en géopolitique – Tunisie
L’Union africaine se dit préoccupée par les informations selon lesquelles des Africains en Ukraine se verraient refuser le droit de traverser la frontière en quête de sécurité et faisant état du mauvais traitement dont ils sont victimes. L’organisme panafricain exhorte tous les pays à respecter le droit international et à offrir une assistance à toute personne fuyant la guerre, quelle que soit sa race.