Les condamnés à la peine de mort verront leur sentence transformée en peine d’emprisonnement à vie, suite à l’abolition de la peine capitale approuvée par le gouvernement le 6 février 2024.Cette décision représente une victoire pour le président Emmerson Mnangagwa, farouche opposant à la peine capitale. Même si cette sentence est restée en vigueur jusqu’ici, sa dernière application effective remonte à 2005.
C’est un soulagement pour 62 prisonniers actuellement incarcérés au Zimbabwe. Le 6 février 2024, le gouvernement zimbabwéen a approuvé la fin de la peine de mort dans le pays. Le ministre de l’Information, Jenfan Muswere, a annoncé la décision conforme à l’adoption du projet de loi d’initiative parlementaire sur l’abolition de la peine de mort. Il s’agit pour l’Etat zimbabwéen de prononcer des peines alternatives plus sévères sans violer le droit à la vie.
“L’environnement nécessaire à l’abolition de la peine de mort a été créé. Le plaidoyer, les initiatives de travail et la volonté politique nécessaires ont été mis en place”.
Isheanesu CHIRISA, Avocate, Zimbabwe
L’abolition de la peine de mort implique que les condamnés à la peine capitale dans le pays voient leur sentence commuée en peine d’emprisonnement à vie. La réforme s’applique comme cela était le cas pour la peine de mort, au cas de meurtre de prisonniers, de policiers, de personnes mineures ou encore de femmes enceintes. Le défi pour les autorités zimbabwéennes réside dans sa capacité à enrayer la criminalité et les homicides en particulier.
“Dans la mesure où le meurtre, notamment commis dans des circonstances aggravantes, ne doit jamais être banalisé, je pense que la peine de mort n’est, en aucune façon, justifiable”.
Isheanesu CHIRISA, Avocate, Zimbabwe
Selon les chiffres officiels, 79 personnes ont été exécutées au Zimbabwe depuis l’indépendance du pays en 1980. La dernière application de la peine de mort dans le pays remonte à 2005. L’abolition de cette pratique représente une victoire pour le président Emmerson Mnangagwa. Farouche opposant à la peine capitale, il a lui-même été condamné à mort en 1965 pour avoir bombardé un train pendant la lutte pour l’indépendance.
