Au Burundi, pays d’Afrique de l’Est en proie à une crise économique persistante, les électeurs ont massivement répondu à l’appel des urnes ce jeudi 5 juin 2025. Ce scrutin législatif et communal s’est tenu dans un climat tendu, sans la participation de l’opposition principale. Derrière l’affluence apparente, de profondes questions se posent sur la légitimité du processus. Le vote coïncide avec un redécoupage administratif majeur qui reconfigure les équilibres politiques du pays.
Le jeudi 5 juin 2025, plus de 6 millions de Burundais étaient appelés à voter pour renouveler l’Assemblée nationale et élire les conseillers communaux. Selon la CENI, 14 156 bureaux de vote ont été ouverts à travers le pays et dans la diaspora. Malgré un contexte économique difficile, pénuries de carburant, de sucre, de devises et forte inflation, la participation a été importante, marquée par de longues files d’attente dans plusieurs provinces. Les citoyens espèrent des nouveaux élus, des solutions durables aux urgences sociales et économiques.
“ Cette participation électorale massive n’a rien de paradoxal. Elle résulte en grande partie des actions souvent violentes des Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir. La participation à ces élections constituait également un indicateur essentiel dont le régime avait besoin pour revendiquer une certaine légitimité”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
Si la mobilisation semblait forte, le scrutin s’est déroulé sans la participation du principal opposant, Agathon Rwasa, écarté du processus électoral après son éviction de la tête du Congrès National pour la Liberté (CNL) . L’absence d’opposition crédible interroge sur la nature démocratique du vote. Plusieurs observateurs estiment que ce climat politique verrouillé réduit l’élection à un exercice de légitimation sans réel choix politique, privant les citoyens d’une véritable alternative.
“ L’impact d’un scrutin électoral burundais perçu comme une mascarade sera lourd de conséquences. À la crise économique déjà alimentée par de multiples pénuries s’ajoutera une crise politique, risquant d’entraîner les institutions burundaises droit dans le mur.«
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
Le scrutin organisé sous la présidence de Évariste Ndayishimiye, inaugure un nouveau découpage administratif, réduisant les provinces de 18 à 5 et les députés de 123 à 103. Officiellement justifié par un souci d’efficacité, ce changement consolide en réalité le pouvoir central. Les résultats provisoires seront annoncés dans les prochains jours, selon la CENI.



