En Côte d’Ivoire, la route vers la présidentielle du 25 octobre 2025 est lancée, mais semée d’incertitudes; entre dépôt de caution rigoureux et absence de figures politiques majeures.La machine institutionnelle fonctionne, mais le paysage politique tarde à se dessiner. Dans cette attente, les Ivoiriens scrutent chaque geste, chaque silence.
Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à vivre une nouvelle échéance démocratique majeure, les candidats à l’élection présidentielle devront, du 25 juillet au 26 août 2025, verser une caution de 50 millions de francs CFA à la Caisse des Dépôts et Consignations de Côte d’Ivoire (CDC-CI), par chèque de banque certifié. Ce paiement, conforme aux textes N°2020-356 et N°2018-574, nécessite la présentation d’un formulaire spécifique, d’une pièce d’identité en cours de validité, et est soumis à un délai légal d’encaissement de 72 heures. Une quittance provisoire est remise à réception du chèque, suivie d’un reçu définitif après encaissement effectif. Cette étape rigoureuse vise à garantir le sérieux et la crédibilité des candidatures.
“Le moteur de la création agit également comme un filtre, surtout lorsqu’il est combiné à l’exigence de parrainage. Ce mécanisme, renforcé par le montant exigé, favorise les structures bien organisées, capables de mobiliser des réseaux et des fonds, au détriment des candidatures indépendantes et moins soutenues. Le gouvernement justifie ce dispositif par la nécessité de limiter les candidatures fantaisistes. ”
VINY KOUADIO, Analyste politique – Côte d’ivoire
À deux mois des élections, la scène politique ivoirienne reste floue. Ni Laurent Gbagbo, l’ancien président revenu en 2021 avec son PPA-CI, ni Tidjane Thiam, espoir du PDCI-RDA, ne figurent sur la liste définitive des candidats. Le RHDP, parti au pouvoir, continue d’entretenir le suspense sur la candidature d’Alassane Ouattara, président en exercice, toujours silencieux sur un éventuel quatrième mandat.
“L’exclusion des figures de l’opposition crée indéniablement un vide ainsi qu’une tension politique. Pour un électorat déjà sceptique, cela constitue une raison supplémentaire de se démobiliser. Quant au silence du président Ouattara, il lui permet d’éviter une cristallisation prématurée des critiques autour d’un éventuel quatrième mandat, tout en maintenant l’unité de son parti autour de sa personne.”
VINY KOUADIO, Analyste politique – Côte d’ivoire
La présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025 avance, entre rigueur administrative et incertitude politique. L’absence de figures majeures et le silence du pouvoir laissent encore planer des incertitudes sur les choix possibles des citoyens ivoiriens en vue de l’élection du futur chef d’Etat du pays d’Afrique de l’Ouest.
