En Centrafrique, la forêt est bien plus qu’un décor naturel, elle couvre 36% du territoire national. Elle représente une richesse économique majeure, un poumon vert d’Afrique centrale et une promesse d’avenir pour les communautés locales. Pourtant, entre exploitation durable et protection des écosystèmes, le défi est de taille.
Avec plus de 22 millions d’hectares de forêts, la République centrafricaine détient un potentiel forestier considérable. Mais ce trésor naturel est encore peu valorisé. Le secteur forestier pèse 13 % des exportations du pays et emploie plus de 4000 milles personnes. Pourtant, l’exploitation reste confrontée à des limites structurelles, environnementales et institutionnelles. La déforestation touche environ 0,2% du couvert forestier estimé à 30000 hectares de forêt, chaque année souvent à cause de l’agriculture itinérante, de l’exploitation illégale et du charbonnage.
Le Département est en train d’organiser, pour l’édition 2025, non seulement la Journée nationale de l’Arbre, comme par le passé, mais également la Semaine nationale de l’Arbre, qui la remplace désormais. Cette évolution reflète la volonté de renforcer notre engagement face aux défis posés par le changement climatique, devenu particulièrement préoccupant ces derniers temps. Je pense que ces initiatives peuvent nous aider à mieux y faire face.
Alfred Sepamio, Directeur des forêts au ministre des Eaux et Forêts – Centrafrique
Environ 90% du bois centrafricain est exporté brut seul 10% à 20% du bois est transformé localement. En 2023, les exportations de bois ont généré près de 50 millions USD pour l’économie centrafricaine, mais auraient pu rapporter jusqu’à 120 millions USD avec une transformation sur place.
“La seule issue pour continuer une exploitation durable et responsable c’est de procéder à la transformation. Notre société a fait le pari, il y a déjà plusieurs années, de transformer la totalité de sa production. Et ce que je peux vous affirmer c’est que cela fait déjà deux ans que nous n’exportons plus de matière brut et que tous nos produits sont transformés. Pas simplement au premier niveau de transformation mais au troisième niveau de transformation, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, on fabrique du parquet, des montants de portes, de la moulure destinés au marché international.”
Laurence NASSIF, Directeur général des sociétés Industries forestières de Batalimo – Centrafrique
À quelques kilomètres des zones d’exploitation, la réserve de Dzanga-Sangha illustre un autre visage de la forêt : celui de la biodiversité exceptionnelle. Gorilles, éléphants forestiers, pangolins… y cohabitent avec des communautés locales.
«Nous avons pas mal de menaces tout autour des aires protégées, parmi celles-ci figurent le braconnage justement dont vous avez cité, nous avons les feux de brousse, nous avons l’exploitation illégale des minerais parce que ces gens impactent effectivement sur toutes ces ressources là. nous maintenons la loi parce que la loi en elle a prévu un certain nombre de dispositions et nous travaillons en synergie avec toute la chaîne du système judiciaire et même les forces de maintien de l’ordre. »
Gervais ONDOA, Manager du paysage transfrontalier Tchad-RCA pour WCS – Cameroun
La transformation locale pourrait créer 2 à 3 fois plus d’emplois directs dans les scieries, menuiseries, usines de placage ou de meubles. Le pari d’une exploitation durable et équitable pourrait bien transformer ce patrimoine naturel en moteur de croissance verte pour tout le pays.



