Les plages sénégalaises, jadis idylliques, sont désormais menacées par la pollution plastique, impactant gravement l’économie bleue, la pêche et le tourisme, et posant des risques sanitaires. Ce fléau complexe est alimenté par de nouvelles habitudes de consommation et l’abondance des emballages.On estime que 80% des déchets plastiques marins proviennent de la terre. En 2024, le Sénégal a produit plus de 270 000 tonnes de déchets plastiques, avec moins de 10% recyclés, Dakar générant près de la moitié. Selon le centre d’information des Nations Unies à Dakar (CINU).
Au Sénégal, la pollution plastique est un problème alarmant sur les plages et côtes, découlant de nouvelles habitudes de consommation et de l’abondance des emballages. Selon l’ONU, environ 80% des déchets plastiques marins proviennent de la terre. Le Sénégal a produit plus de 270 000 tonnes de déchets plastiques en 2024, dont moins de 10% ont été recyclés. Près de la moitié de ces déchets sont générés à Dakar, la capitale. Ce fléau a des conséquences économiques et sanitaires désastreuses, comme l’a constaté l’écologiste Mbacké Seck sur les côtes sénégalaises.
“Parler plastique est opportun en ce moment parce qu’actuellement à Genève se déroule la négociation sur le traité mondial sur le plastique et c’est le Directeur Baba Dramé qui représente le Sénégal. Le ministre de l’Environnement avait signé le traité international sur le plastique le 10 juin dernier à Nice, mais ce que nous voyons sur cette plage de Hann, des vagues remplies de plastiques. C’est la même chose que nous avons à Bargny. J’ai sillonné toutes les plages du Sénégal, mais le phénomène plastique est une réalité.”
Mbacké Seck, Écologiste – Sénégal
Selon l’écologiste Mbacké Seck et sentinelle de la baie de Hann à Dakar, la majorité des déchets trouvés sur les plages sont des plastiques à usage unique, comme des sacs et des emballages, qui « s’effritent et disparaissent » en microplastiques. Ces minuscules particules sont ensuite consommées par les poissons, avec des conséquences sur l’écosystème marin.
“Nous avons des taux de microplastiques extrêmement élevés et les plastiques qui sont ici, ce sont des plastiques à usage unique. Malgré le décret 202004 du 8 mars 2020, nous continuons à utiliser les micros plastiques et ces microplastiques s’effritent. On ne peut pas les réutiliser, ça s’effrite et disparaît et c’est consommé par les poissons. Nous avons pleins d’autres bouteilles, ce qu’on appelle les peps, les bouteilles dans lesquelles on met l’eau potable, ces bouteilles sont en bordures de mer. Certes, elles sont recyclables mais le niveau de saleté est tel que pour les recycler ça va demander beaucoup plus de moyens.
Mbacké Seck, Écologiste – Sénégal
Selon une étude du Gret (2022-2023) sur la pollution marine dans quatre villes littorales sénégalaises (Saint-Louis, Dakar, Mbour, Ziguinchor), les déchets plastiques constituent 80% des détritus sur les sites. Ces déchets proviennent majoritairement d’emballages agro-alimentaires, de produits ménagers et de sachets d’eau. L’étude révèle un taux de recyclage de 22%, alors que 42 000 tonnes de plastiques pourraient être valorisées annuellement.



