Le Cameroun engage un virage stratégique en matière de santé et d’industrie. À Meyo, le premier ministre Joseph Dion Ngute a procédé à la pose de la première pierre du chantier du complexe pharmaceutique. L’infrastructure devrait permettre de répondre aux besoins nationaux et renforcer la souveraineté sanitaire du pays.
Le Cameroun amorce un tournant majeur dans sa politique sanitaire. Pour réduire les décès liés au paludisme, estimés à 11 602 en 2023 selon l’Organisation mondiale de la santé, et alléger une facture d’importation de médicaments dépassant les 166 000 milliards de francs CFA, le gouvernement mise sur la production locale. Actuellement, celle-ci ne couvre que 5 % des besoins nationaux, obligeant le pays à importer plus de 90 % de ses produits pharmaceutiques. C’est dans cette optique que le Premier ministre, représentant du chef de l’État, a procédé le 3 octobre 2025 à la pose de la première pierre d’un complexe industriel pharmaceutique à Meyo, dans l’arrondissement de Yaoundé 4ème.
“Pendant longtemps, nous avons dépendu de l’importation pour répondre aux besoins de nos populations. Cette situation a souligné l’urgence de développer une industrie pharmaceutique nationale solide, capable et satisfait à tous nos concitoyens, tant en qualité qu’en quantité. C’est dans cette perspective que le gouvernement, en collaboration avec ses partenaires publics et privés, a décidé de soutenir l’implantation d’un centimètre industriel, qui contribuera significativement à réduire notre dépendance et notre facture perte d’options.”
Joseph Dion Ngute, Premier ministre, chef du gouvernement – Cameroun
Porté par l’homme d’affaires Mbe Idriss Confiance, en partenariat avec la société chinoise Yincheng, ce projet d’envergure vise à transformer durablement le secteur pharmaceutique camerounais. À travers la production locale de médicaments et de dispositifs médicaux, il entend améliorer l’accessibilité aux soins, réduire la dépendance extérieure, et dynamiser l’économie nationale par la création d’emplois et le développement d’un tissu industriel robuste.
“Dans le plan de l’emploi, nous créerons 800 postes qualifiés dès la phase pilote et jusqu’à 3 000 à terme, ainsi que des milliers d’emplois indirects dans la distribution, la logistique et les services, en privilégiant les jeunes diplômés camerounais.”
Mbe Idriss Confiance, Promoteur du Projet – Cameroun
Le chantier, prévu en trois phases sur une période de dix ans, devrait faire de Meyo un pôle pharmaceutique stratégique. À terme, la localité ambitionne de devenir un hub régional, capable de desservir non seulement le Cameroun, mais aussi l’ensemble de l’Afrique centrale, voire d’autres marchés du continent. Un projet structurant, au croisement des impératifs de santé publique et des enjeux de développement économique.



