À l’occasion de la 40ᵉ édition du Forum de Crans-Montana à Rabat, les frontières s’effacent autour de l’Atlantique, nouvel espace stratégique où s’entrelacent deux dynamiques puissantes. D’un côté, la République démocratique du Congo, géant continental en pleine mutation, de l’autre, le Maroc, pays-pivot qui transforme sa façade atlantique en tremplin d’intégration africaine, ouvrant la voie à un avenir de coopération renforcée et d’opportunités partagées pour toute la région, notamment les pays enclavés du Sahel.
Le sous-sol de la République Démocratique du Congo concentre cuivre, cobalt, lithium et terres rares : une véritable réserve stratégique pour la transition énergétique mondiale. À cette richesse minérale s’ajoute un potentiel hydroélectrique colossal de 100 000 mégawatts, capable d’alimenter une large partie du continent. L’ouverture vers les marchés mondiaux s’accélère avec le corridor de Lobito, reliant la Zambie, la RDC et l’Angola à l’Atlantique, et avec le futur port en eau profonde de Banana, annoncé pour 2026-2027. Autant d’infrastructures qui dessinent les voies du désenclavement et d’un développement régional soutenu.
À cette 40ᵉ édition du Forum, où il est question de connectivité et de redynamisation de l’espace atlantique, nous avons jugé essentiel de mieux présenter la RDC, son potentiel mais aussi les grands défis auxquels elle fait face. Malgré sa façade atlantique, le pays reste largement enclavé, avec de très grandes distances. Cela nous impose de développer des corridors logistiques efficaces, condition indispensable pour exploiter judicieusement nos énormes ressources naturelles
Daniel Mukoko Samb ,Vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale – RD Congo
Fort de l’expérience de Tanger Med, le Maroc, pays hôte du Forum de Crans-Montana, mise dans sa stratégie portuaire 2030 sur le futur port de Dakhla Atlantique. Objectif : ériger un hub logistique majeur sur la façade atlantique africaine. Ce projet doit à la fois offrir une porte directe aux pays du Sahel vers les marchés mondiaux et stimuler l’intégration économique entre l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb.
Le Maroc a une longueur d’avance dans le domaine agricole, c’est reconnu. Nous recevons déjà ses produits : pommes de terre, oignons, tomates. Tout est cultivé ici, dans un environnement assez proche du nôtre. C’est ce qui nous incite à collaborer davantage, pour bénéficier non seulement de la technologie marocaine mais aussi de sa capacité à produire efficacement.
Abdoulaye Sawadogo, Président-directeur général du Groupe NAFASO
Dans un contexte de rivalités accrues autour des métaux stratégiques et des corridors logistiques, l’Atlantique africain devient un levier décisif de puissance économique. Pour la RDC, l’enjeu est de transformer ses ressources naturelles en valeur ajoutée industrielle et en énergie compétitive.



