Afrique : 2 % du PIB perdus par an à cause du déficit en infrastructures

À l’horizon 2063, l’Afrique pourrait transformer radicalement son paysage économique et énergétique grâce à des infrastructures modernisées et durables. Face à des réseaux fragmentés et un accès limité à l’électricité pour plus de 60 % de sa population, les dirigeants africains et leurs partenaires financiers ont exploré à Washington, le 16 octobre 2025, de nouveaux mécanismes de financement et des stratégies vertes capables de générer des milliards de dollars et des millions d’emplois, tout en propulsant le continent vers une croissance économique durable et intégrée.

Dans le but d’accélérer la construction d’infrastructures de transport et d’énergie fiables, durables et adaptées aux réalités africaines, des dirigeants du continent, des responsables d’institutions financières et des partenaires au développement se sont réunis à Washington du 13 au 18 octobre 2025 pour repenser les mécanismes de financement du développement. Le constat est sans équivoque : moins de 40 % des africains ont accès à une électricité stable, les réseaux routiers et ferroviaires restent fragmentés et les coûts logistiques entre pays voisins demeurent parmi les plus élevés au monde.  Selon la Banque africaine de développement (BAD), le continent perd environ 2 % de son PIB chaque année à cause de ces insuffisances.

« Je pense que l’un des principaux enseignements de ces échanges est la nécessité de mobiliser les capitaux nationaux et internationaux pour financer la transformation et la prospérité de l’Afrique. Nous avons également recueilli plusieurs idées intéressantes, et nous sommes prêts à travailler ensemble, ainsi qu’avec le président Obasanjo, pour renforcer nos efforts de plaidoyer. »

Samaila Zubairu, Président de Africa Finance CorporationNigéria 

Les discussions ont porté sur la création de nouveaux instruments de financement, comme des fonds souverains africains et des partenariats public-privé, dans le cadre de l’Agenda 2063 visant une Afrique intégrée et résiliente. Les autorités africaines ont souligné que le marché volontaire du carbone pourrait générer 10 à 40 milliards de dollars d’ici 2030 et créer jusqu’à 190 millions d’emplois si la tonne de carbone atteint 80 dollars, plaidant parallèlement pour une transition vers des infrastructures vertes : routes et ports résistants au climat, réseaux électriques renouvelables et urbanisme intelligent.

« Les discussions ont principalement porté sur le fait que l’Afrique doit elle-même prendre en main ses besoins de financement, en particulier pour les secteurs clés comme les infrastructures, et créer un environnement favorable aux investisseurs étrangers. Notre continent compte 54 pays, chacun avec des systèmes différents. »

Wale Tinubu, directeur général du groupe Oando PLC – Nigéria

Si les défis liés aux infrastructures en Afrique sont relevés d’ici 2063, les gains économiques pourraient être considérables. Une étude de l’Union africaine estime qu’un investissement annuel de 155 milliards de dollars dans les infrastructures pourrait augmenter le PIB total du continent de 2,83 trillions de dollars d’ici 2040, soit plus du double du PIB de 2024. De plus, la mise en œuvre de l’Agenda 2063 pourrait entraîner une croissance économique de 233 % sur deux décennies, contre 139 % dans un scénario de statu quo, et augmenter la part de l’Afrique dans l’économie mondiale de 2,8 % en 2023 à 5,3 % en 2043.

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