En Centrafrique, la cuisine est un héritage vivant. À Bangui, entre traditions ancestrales et modernité, des plats emblématiques comme le gozo, le maboké de poisson ou le fufu au gombo révèlent une identité culinaire unique et un savoir-faire transmis depuis des générations.
Dans les cuisines centrafricaines, le geste est sûr, hérité des anciens. Manioc, gombo, arachides, poissons ou viandes… Chaque ingrédient raconte une histoire, façonnée par le temps et la terre. Ici, on cuisine comme on transmet un savoir : avec respect, patience et passion. Ces plats, riches en saveurs et en symboles, sont bien plus qu’un simple repas. Ils incarnent l’âme d’un peuple, la mémoire d’une nation.
“ Nos plats traditionnels sont notre identité. Ce sont des mets hérités de nos parents, eux-mêmes héritiers de leurs aînés. Aujourd’hui, c’est un plaisir de transmettre ce savoir-faire à nos enfants pour ne pas perdre cette culture culinaire. Dans notre restaurant, nous proposons de nombreux plats du terroir selon les goûts de nos clients, avec des viandes de brousse adaptées : antilope, gazelle, singe, et pourquoi pas les volailles de la forêt. ”
Pulcherie Aweyangande, Cheffe cuisinière – Centrafrique
Mais face à la modernité et à la mondialisation des goûts, cette tradition culinaire vacille. Les jeunes générations, souvent attirées par les cuisines étrangères, délaissent parfois les recettes du terroir. Le Ngoundja, le Koko Yetoum ou encore le Yabanda s’effacent peu à peu des tables familiales. La transmission devient un défi : comment garder vivante cette culture dans un monde en mouvement, où la rapidité l’emporte sur la transmission ?
“ En Centrafrique, nous avons un plat phare qui ne manque jamais à la table du déjeuner : les feuilles de Yetoum avec la viande d’arachide et le manioc, que nous appelons « gozo ». Malheureusement, beaucoup de jeunes accordent peu d’importance à ces plats traditionnels, préférant la cuisine occidentale. Dans les restaurants de la ville, il est rare de voir des clients commander ces mets authentiques, alors qu’ils font partie de notre mémoire gustative.”
Mike Biliwen, Homme d’affaires – Centrafrique
Pourtant, un renouveau s’amorce. Des chefs, des passionnés, des familles s’engagent pour redonner à la cuisine centrafricaine ses lettres de noblesse. Entre tradition et modernité, elle s’affirme comme un marqueur d’identité et un levier d’avenir. Car chaque plat, chaque saveur, chaque geste porte une promesse : celle de faire rayonner la Centrafrique à travers sa table.



