Malgré de nombreux atouts, une population jeune, une croissance démographique forte, de vastes ressources naturelles, un potentiel de transformation industrielle et une marge de progression importante dans les infrastructures et la connectivité, le continent reste sous‑capitalisé par rapport à son potentiel. Attirer davantage d’investissements directs étrangers est un enjeu majeur pour stimuler l’industrialisation, la création d’emplois et l’atteinte des objectifs de développement durable.
En 2024, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Afrique ont atteint un niveau record d’environ 97 milliards de dollars, soit une hausse de 75 % par rapport à l’année précédente, représentant environ 6 % des flux mondiaux contre 4 % en 2023. Les secteurs qui captent le plus d’IDE sont l’énergie traditionnelle et renouvelable, l’infrastructure, le numérique ainsi que la manufacture et l’exportation.Pour renforcer l’attractivité des IDE en Afrique, il est essentiel de combiner un cadre institutionnel et réglementaire clair, une simplification des procédures, un régime fiscal stable et incitatif, ainsi que la protection des investissements via des accords bilatéraux.
Il faut qu’ensemble sur le continent, nous puissions développer des chaînes de valeurs complémentaires. La batterie, il y a des ressources inestimables sur des minerais critiques en Afrique centrale, en Afrique du Sud, etc. Il y a de la capacité de production de véhicules électriques au Maroc, au Nigéria, en Afrique du Sud, en Égypte. Il faut qu’ensemble, nous puissions alimenter cette chaîne de valeurs. Pareil, aujourd’hui le continent regorge de ressources en énergie solaire, en énergie électrique, en hydroélectrique. Il faut qu’ensemble, nous puissions travailler avec de l’interconnexion, avec des capacités multiples pour pouvoir répondre aux défis de l’énergie.
Abdou Souleye Diop, Associé Co-Gérant chez Mazars Africa – Sénégal
L’amélioration de la gouvernance, ainsi que l’ouverture commerciale et l’intégration régionale, renforcent la confiance des investisseurs. Le développement des infrastructures de base (énergie, transport, logistique, télécommunications) et des zones économiques spéciales, l’encouragement des partenariats public-privé, et le renforcement de la connectivité régionale et numérique créent un environnement propice à l’investissement. Il convient de cibler des secteurs stratégiques à fort potentiel tels que énergie renouvelable, transformation locale des matières premières, manufacture orientée exportation, numérique, agriculture et agro-industrialisation, en offrant des incitations et en développant des clusters industriels intégrés. L’investissement dans le capital humain, l’innovation et l’inclusion locale assure un effet multiplicateur et renforce l’acceptabilité sociale.
Nous sommes vraiment en mesure d’être la solution aux grands défis mondiaux. Il faut juste que nous soyons à la table, parce que si nous ne sommes pas à la table, nous sommes le sujet autour de la table. Donc il est important que des acteurs du continent, que nous soyons présents.
Abdou Souleye Diop, Associé Co-Gérant chez Mazars Africa – Sénégal
Selon les experts, pour rendre durables et transformateurs l’afflux des IDE, il faut des politiques cohérentes, ambitieuses et bien exécutées. Ces politiques feront d’ investissements directs étrangers non pas un simple apport de capital étranger, mais un levier d’industrialisation, de compétence, de création d’emplois et d’intégration dans les chaînes globales de valeur.



