Le Botswana travaille à l’acquisition d’une participation majoritaire dans De Beers, a déclaré lundi 10 novembre 2025 le président Duma Boko.Avec 15 % de De Beers qui contribue à hauteur de 70 % à la production annuelle de diamants bruts du pays, le Botswana considère l’entreprise comme un atout national stratégique, au moment où l’Angola annonce une offre concurrente pour contrôler le géant diamantaire.
Au Botswana, le diamant, véritable pilier de l’économie nationale, représente près de 40 % du PIB et plus de 70 % des exportations. Cette richesse est aujourd’hui au cœur d’un tournant stratégique. Dans son discours sur l’état de la nation, le président Duma Boko a annoncé la volonté du gouvernement d’acquérir une participation majoritaire dans De Beers, le géant mondial du diamant. Une ambition qui s’appuie sur un levier de poids : le Botswana fournit à lui seul près de 70 % de la production brute de De Beers.
Nous sommes résolus maintenant et nous avons communiqué notre intention ferme d’augmenter notre part chez DBS à 50%. Parce que nous voulons avoir un contrôle efficace sur l’industrie. Nous voulons que notre voix soit écoutée. C’est une question d’économie et de souveraineté pour l’État de Botswana. C’est absolument impératif pour l’État de Botswana, en ce moment en particulier, de prendre un rôle plus actif et d’augmenter ses parts.
DUMA BOKO, Président de la République
Mais ce projet d’envergure n’est pas sans défis. Passer de 15 % à plus de 50 % du capital nécessite des financements massifs, même si Gaborone affirme disposer des ressources nécessaires. La situation se complexifie avec les convoitises d’autres acteurs régionaux, notamment l’Angola, qui manifeste un intérêt croissant pour le secteur. À cela s’ajoutent les mutations du marché mondial, marqué par la montée en puissance des diamants de synthèse et le ralentissement annoncé des ventes d’Anglo American, maison mère de De Beers.
Nous avons aligné un certain nombre de collaborateurs potentiels avec nous. Nous avons ciblé des bailleurs de fonds, des partis, le fondateur de la richesse souveraine de l’Oman, et d’autres qui sont prêts à nous accompagner. Nous sommes plus que prêts, et nous avons dit que la transaction doit être conclue à la fin octobre.
DUMA BOKO, Président de la République
Dans ce contexte, le Botswana veut redéfinir son rôle dans la chaîne de valeur du diamant. Un nouvel accord avec De Beers prévoit une hausse progressive de la part nationale dans les ventes, de 30 % à 50 % sur dix ans, tandis que les concessions minières sont prolongées jusqu’en 2054. En consolidant ainsi son contrôle sur les ressources, le pays affiche une ambition claire : passer du statut de producteur à celui d’acteur souverain du diamant africain.
