La commission d’enquête sud-africaine Khampepe entame ses audiences publiques le lundi 10 novembre 2025 à Johannesburg. Créée par le président Cyril Ramaphosa en mai 2025, cette commission enquête sur les raisons pour lesquelles les poursuites recommandées par la Commission vérité et réconciliation (CVR) pour les crimes commis pendant l’apartheid n’ont jamais été engagées. Pour vingt-cinq familles de victimes, ces audiences représentent une occasion tant attendue de découvrir la vérité et d’exiger que les responsables rendent des comptes.
La Commission d’enquête Khampepe en Afrique du Sud débute ses audiences publiques à Johannesburg ce lundi 10 novembre 2025. Créée par le président Cyril Ramaphosa en mai 2025, cette commission enquêtera sur les raisons pour lesquelles les poursuites relatives aux crimes commis sous l’apartheid, et renvoyées devant la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) dans les années 1990, n’ont jamais abouti. L’enquête examinera également toute ingérence politique présumée qui aurait pu empêcher le Parquet national (NPA) et le Service de police sud-africain (SAPS) de donner suite aux affaires de la CVR. La commission formulera également des recommandations en matière de réformes institutionnelles et envisagera d’éventuelles réparations pour les vingt-cinq familles concernées, offrant ainsi une voie, attendue depuis longtemps, vers la responsabilité et la justice.
« La Commission de la vérité et de la réconciliation a transmis environ 300 dossiers. Il s’agissait d’affaires pour lesquelles l’amnistie n’avait pas été accordée ou n’avait pas été demandée. L’État était alors tenu de poursuivre les enquêtes et les poursuites dans ces affaires. Malheureusement, l’État a manqué à cette obligation. Pendant plus de 15 ans, rien ne s’est passé. Ces affaires n’ont pas été traitées du tout. De ce fait, dans de nombreux cas, les auteurs et les témoins sont décédés, rendant ainsi toute poursuite impossible. »
Zaid Kimmie, Directeur exécutif de la Fondation pour les droits de l’homme – Afrique du Sud
Les audiences, qui se déroulent au Sci-Bono Discovery Centre à Johannesburg, accueilleront les témoignages des anciens commissaires de la CVR, Yasmin Sooka et Dumisa Ntsebeza, ainsi que des anciens directeurs du NPA, Bulelani Ngcuka et Vusi Pikoli. Pour de nombreuses familles, dont celle de Fort Calata, l’un des quatre militants de Cradock assassinés en 1985, ce processus représente une nouvelle opportunité d’obtenir la vérité et de faire leur deuil après des décennies de silence.
« Le Service de police sud-africain et le Parquet national n’ont pas rempli leur devoir constitutionnel d’enquêter sur ces affaires et d’engager des poursuites. Nous affirmons que cela est dû à des instructions reçues de supérieurs politiques leur ordonnant d’abandonner ces affaires. Nous espérons que la Commission fera toute la lumière sur les circonstances exactes de ces événements. »
Zaid Kimmie, Directeur exécutif de la Fondation pour les droits de l’homme – Afrique du Sud
Après des décennies d’affaires non résolues issues de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) des années 1990, les auditions de la Commission Khampepe marquent un tournant décisif en matière de responsabilité en Afrique du Sud. Selon certains militants des droits humains, les conclusions et les recommandations de la Commission pourraient enfin apporter des éclaircissements, reconnaître le vécu des victimes et jeter les bases de réparations significatives et de réformes institutionnelles.



