Dans un contexte mondial marqué par la flambée des prix des denrées importées, le Cameroun s’engage dans une politique volontariste d’import-substitution. À Yaoundé, un atelier de renforcement des capacités sur la production du pain à base de farine locale s’est tenu ce jeudi 13 novembre 2025 autour d’un objectif clair : promouvoir la production de pains à base de farines locales. Cet atelier visait notamment à outiller les boulangeries artisanales dans la production de pain à base de Manioc, patate douce, maïs ou plantain, piliers d’une filière agroalimentaire porteuse d’emplois et d’autonomie économique.
Chaque année, le Cameroun importe près de 900 000 tonnes de blé, pour un coût estimé entre 135 et 190 milliards de francs CFA. Pour réduire cette dépendance coûteuse et valoriser son potentiel agricole, le gouvernement a lancé en 2021 une stratégie d’import-substitution. Objectif : encourager la transformation locale, soutenir la consommation des produits locaux, améliorer leurs chaînes de valeurs et renforcer la compétitivité des PME agroalimentaires.
Notre engagement est en faveur des populations locales, en faveur de la souveraineté alimentaire. Donc là nous sommes sur un secteur, mais également nous travaillons beaucoup sur les aspects d’agroécologie qui intègrent plusieurs autres filières, agricoles notamment, plusieurs autres spéculations. Et l’idée c’est vraiment de valoriser ces spéculations au niveau national, pour qu’on ait moins recours aux importations de produits, qu’on puisse véritablement développer des filières locales, comme ça a été fait pour le poulet congelé, comme c’est en train de vouloir être fait dans le cadre même de la politique d’import-substitution du gouvernement Camerounais avec les farines locales dans la production de pain.
Rodrigue Kouang, Responsable de la formation – Cameroun
À Yaoundé, boulangers, formateurs et jeunes entrepreneurs se mobilisent pour produire des pains contenant 20 à 30 % de farines locales. Au-delà de la technique, l’initiative offre aux jeunes, qui représentent plus de 60 % de la population, des opportunités concrètes d’emploi et d’entrepreneuriat, en valorisant les ressources locales et en soutenant des microprojets agroalimentaires.
Quand on m’a dit, c’est possible d’utiliser nos farines et de créer quelque chose de vraiment copieux et surtout sain.Ça c’est quelque chose de très important et il suffit de s’y mettre, de suivre et de pouvoir vraiment appliquer le processus, on y arrive parfaitement.
Sophie Engome Tchupo, Boulangère artisanale – Cameroun
Grâce à des partenariats entre l’État et des ONG locales, le Cameroun trace la voie vers une souveraineté alimentaire plus forte et une économie plus stable. Si la substitution totale du blé importé reste un défi, ces efforts montrent qu’un pain 100 % camerounais, nutritif et accessible, pourrait bientôt devenir une réalité nationale.



