À Ouaga 2000, le laboratoire de Chef André vibre au rythme du cacao, transformé en chocolat selon un cycle précis de 72 heures. Les machines et outils se mêlent aux gestes des artisans, chaque mouvement révélant le savoir-faire et la discipline accumulés sur des années de formation internationale. Ici, la pâtisserie et le chocolat se façonnent avec rigueur, créativité et passion, offrant un spectacle où science et art se rencontrent. Entre tourbillons de pâte, calibrage de fèves et apprentis en formation, on devine la naissance d’un chocolat résolument burkinabè, fidèle aux traditions et ouvert sur le monde.
À Ouaga 2000, le parfum du cacao conduit directement au laboratoire de Chef André, référence incontournable du chocolat africain. Dans cet espace où chaque lot suit un cycle rigoureux de 72 heures, le cacao se transforme en matière noble entre les mains d’un artisan devenu maître formateur. Formé à Abidjan, Genève et Dakar, il revient au Burkina Faso en 2009 pour réinventer les méthodes locales et imposer des standards techniques inédits. Résultat : une génération entière de boulangers et pâtissiers formée au Centre de formation professionnelle des métiers de bouche, à Gonsé, et une identité chocolatée burkinabè désormais affirmée. Sacré Grand Chocolatier d’Afrique en 2016, Chef André transforme ce titre en levier stratégique : première chocolaterie du pays, centre de formation intégré et créations signatures mêlant moringa, bissap et noix locales. Une démarche assumée, fidèle à sa conviction : produire local là où l’on croyait devoir importer.
Il faut dire que dans le made in Burkina Faso et dans nos prévisions, il n’y a pas seulement que le cacao que nous allons transformer comme chocolat. S’il faut l’appeler un chocolat entre guillemets. Mais nous allons partir de l’arachide, du néré , du café pour fabriquer du chocolat.
André Bayala, Grand Chocolatier d’Afrique – Burkina Faso
Son laboratoire fonctionne comme une petite unité industrielle, et ses commandes franchissent les frontières, surprenant même les pays historiquement maîtres du chocolat. Mais Chef André ne se limite pas à la transformation, il repense le cacao à la source, expérimentant des plantations au Burkina Faso et démontrant que le Sahel peut produire ce que l’on croyait impossible.
Nous avons un soleil qui est en train de monter. D’ici la fin de la journée, on aura 40 degrés. Mais bon, voilà, les plantes sont encore là. Vous avez vu. Vous avez des plantes de fruits un peu partout. Et puis vous avez vu que la floraison est beaucoup plus accentuée ici. Donc ça, cela jusqu’à quand même. En mars, jusqu’à mars avril, on aura des cabosses de cacao ici au Burkina Faso.
André Bayala, Grand Chocolatier d’Afrique – Burkina Faso
Sur les étagères de la boutique, les tablettes ornées d’un portrait stylisé de Thomas Sankara ne sont pas un simple outil marketing. Elles incarnent un credo : produire local, consommer local, former local. Chaque tablette rend hommage à l’héritage sankariste, réinterprété avec audace et modernité. L’entreprise, qui emploie une cinquantaine de collaborateurs, fonctionne sans relâche. Elle a investi 50 millions FCFA dans le laboratoire actuel et prépare une unité de transformation industrielle estimée à 80 millions FCFA, avec pour objectif de standardiser un chocolat burkinabè compétitif sur les marchés régionaux et internationaux.
