Le manioc pourrait devenir le moteur d’une agriculture rentable et d’une économie plus souveraine. Adaptée aux sols locaux et au climat tropical, cette culture vivrière, encore sous-exploitée, offre un potentiel inédit pour générer des revenus, créer des emplois et réduire la dépendance aux importations.
Bien que la République centrafricaine (RCA) possède un potentiel agricole considérable, avec environ 15 millions d’hectares de terres arables et un climat tropical favorable, le pays reste confronté à de nombreux défis : infrastructures limitées, accès restreint aux financements et filières encore peu développées. Dans ce contexte, la culture du manioc se distingue comme un pilier de la sécurité alimentaire et une source prometteuse de revenus pour les agriculteurs et les industries agroalimentaires. Selon la FAO, un producteur peut tirer environ 1 000 USD par hectare de sa culture.
« Le défi de la mécanisation du système agricole en Centrafrique reste l’un des principaux obstacles pour toute entreprise ou start-up dans le domaine agricole. Il s’agit de pouvoir mécaniser notre agriculture et de passer ainsi de la petite échelle à la grande échelle en termes de production végétale. »
Joan Heren ISSAKA, Directeur général, Société de manioc centrafricain – Centrafrique
Le secteur agricole contribue à plus de 50 % du PIB et emploie une grande partie de la population rurale. Selon le Directeur Général de la SMCAF, la transformation du manioc peut générer une valeur ajoutée significative pour l’économie nationale. Pour surmonter les obstacles actuels, la SMCAF mise sur une approche intégrée : soutien aux producteurs, investissements dans la transformation et partenariats régionaux. Cette stratégie vise à créer des emplois tout en renforçant la souveraineté alimentaire.
« Si l’on veut accéder à un marché, par exemple sous-régional ou au-delà de nos frontières, il faut que nous respections un certain nombre de normes, et que nous disposions de standards capables de nous permettre de franchir ces frontières. »
Joan Heren ISSAKA, Directeur général, Société de manioc centrafricain – Centrafrique
Le renforcement de la filière manioc permettra également à la RCA de réduire sa dépendance aux importations, d’augmenter les revenus des producteurs, d’attirer des investissements dans les unités de transformation et les infrastructures logistiques, et de contribuer à une croissance économique durable en intégrant le manioc dans les chaînes de valeur locales et régionales.



