Pour 2026, La Somalie se prépare à transformer son économie grâce à un projet portuaire ambitieux, capable de repositionner le pays comme un hub régional stratégique pour le commerce maritime et l’intégration économique en Afrique de l’Est.
La Somalie prévoit de construire dès 2026 un nouveau port international à Mogadiscio, un projet présenté comme un levier essentiel pour moderniser les infrastructures et renforcer l’intégration du pays dans les circuits commerciaux mondiaux. Le ministre somalien des Ports, Abdulkadir Mohamed Nur, souligne que cette future plateforme devra dépasser les limites du port actuel, encore tourné vers une logistique essentiellement locale.
« Le port de Mogadiscio devrait être techniquement ce qu’on appelle un concentrateur économique, c’est-à-dire un port qui allie à la fois le chemin de fer, la route et le maritime. C’est donc une ouverture économique de toute la région qui va s’imposer à Mogadiscio. Il faut donc dès le départ créer un port SMART, un port qui est ouvert à la compétitivité internationale, un port qui demande plus d’acteurs et attire les investissements directs étrangers.’’
Justin Honoré MONDOMOBE, Expert en intelligence économique – Cameroun
Ce nouveau port, conçu comme un hub de transit régional doté d’une zone franche, vise à augmenter la capacité de traitement des conteneurs de 150 000 à 250 000 EVP par an et à fonctionner 24h/24. En 2024, le port de Mogadiscio a traité un volume de marchandises estimé entre 1,5 et 2 millions de tonnes. La modernisation devrait réduire les coûts logistiques, accélérer le transit des marchandises et attirer de nouveaux investisseurs. À l’échelle régionale, ce hub modernisé pourrait rivaliser avec les ports de Mombasa (27,7 millions de tonnes) et Dar es Salaam (21,3 millions de tonnes au premier semestre 2025), tout en offrant une alternative stratégique pour les pays enclavés et en redistribuant les flux commerciaux vers Djibouti, Berbera ou les corridors de l’Éthiopie et de l’EAC.
‘’La compétitivité des ports de Mombasa, Djibouti et Berbéra n’est pas nécessairement un mauvais signe, mais c’est un signe d’accroissement de la qualité du service portuaire et c’est un signe de la compétitivité de tout le commerce transafricain dans le cadre de la zone de libre-échange continentale. ’’
Justin Honoré MONDOMOBE, Expert en intelligence économique – Cameroun
Pour la Somalie, ce port ambitionne de devenir un moteur économique majeur, avec un impact estimé à 30 % sur le PIB national. Il promet de dynamiser l’emploi, d’attirer de nouveaux investisseurs et de renforcer l’intégration du pays dans les échanges mondiaux, offrant ainsi un potentiel de croissance inédit.



