En ce troisième jour à Rabat, l’Africa Investment Forum s’est concentré sur un enjeu central : la mobilisation du capital domestique africain, indispensable pour accélérer la transformation économique du continent. Une session a notamment évoqué le financement des industries créatives et médiatiques, encore sous-capitalisées malgré leur potentiel.
Alors que le continent dispose de milliers de milliards de dollars à travers ses fonds de pension, fonds souverains et mécanismes de garantie, l’AIF 2025 rappelle que ce capital local reste sous-utilisé dans la transformation économique de l’Afrique. Une session a tout de même mis en lumière un secteur encore peu financé mais en pleine expansion : les médias et industries créatives, dont le rôle économique ne cesse de croître. Cette session a posé une question centrale : comment structurer un financement durable pour les médias africains, et quelles étapes mèneraient à la création d’un Fonds africain d’investissement dans les médias ?
Cette année il y a eu un accent particulier sur la question des ressources domestiques : fonds de pension, fonds souverains, fonds de garantie… Toutes ces ressources africaines qui peuvent nous permettre d’avancer vers un taux d’investissement proche de 25 % du PIB, le niveau nécessaire pour croître d’au moins 7 % dans les prochaines années.
Paulo Gomes, PDG Orango Investment
Les intervenants ont insisté sur un point crucial : le capital existe en Afrique, mais il reste insuffisamment orienté vers les industries culturelles, pourtant essentielles à l’économie et à l’influence du continent.
Le sujet qui fâche en Afrique, c’est le capital domestique. On parle de plus de 4 trillions de dollars disponibles sur le continent. L’Afrique doit arrêter de se voir comme un continent pauvre en capital, mais comme un continent riche en capital. Le but même de ce forum est de déployer ce capital pour débloquer la croissance et les opportunités.
Chantelle Abdul, Directrice générale du groupe Mojec International Limited
Avec plus de 15,2 milliards de dollars d’intentions d’investissement annoncées cette année, l’AIF 2025 ambitionne désormais d’étendre cette dynamique aux industries médiatiques, afin de soutenir les talents, les voix africaines et les entreprises qui façonnent le paysage culturel du continent. À Rabat, ce troisième jour confirme une édition tournée vers l’action : mobiliser les ressources africaines pour bâtir des industries créatives solides, innovantes et durables.
