Après plus de deux décennies de violences meurtrières, de déplacements massifs et de souffrances quotidiennes, un tournant diplomatique se profile pour l’Est de la République démocratique du Congo. Le 4 décembre 2025, à Washington,au États Unis, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame scelleront un accord de paix qui pourrait mettre fin à l’une des crises les plus longues et complexes d’Afrique centrale. Cette décision commune intervient alors que environ 102 000 personnes ont été déplacées dans la seule zone de Masisi, située au Nord-Kivu selon le bureau humanitaire de l’ONU.
Dans l’optique de rétablir la stabilité dans une région minée depuis plus de deux décennies par des conflits armés, notamment à l’est de la République démocratique du Congo, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et le président du Rwanda, Paul Kagame, se rendront aux États-Unis pour signer un accord de paix le 4 décembre 2025. Jusqu’ici, les autorités congolaises refusaient tout compromis tant que les troupes rwandaises déployées dans l’est du pays estimées entre 3 000 et 4 000 hommes par des experts de l’ONU n’auraient pas quitté le territoire. L’annonce de cette signature marque donc un changement de posture qui surprend autant qu’il rassure, selon des experts.
La principale partie du problème dans cette situation au Congo est en fait externe. Regardez la présence de l’ONU au Congo : combien d’années cela fait-il maintenant qu’ils sont là-bas ? Pour résoudre un problème comme celui-ci, il faut donner et recevoir. On n’obtient pas 100 % de ce que l’on veut, car il y a beaucoup de parties concernées dans le problème.
Paul Kagame, Président de la République – Rwanda
Dans la province du Nord-Kivu, les populations accueillent cette annonce avec un mélange d’espoir et de prudence. Depuis des années, elles vivent au rythme des attaques, des déplacements massifs et des violences perpétrées par plus d’une centaine de groupes armés actifs dans la région, dont le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et de nombreux rapports internationaux. La signature prévue à Washington, aux États-Unis, pourrait ainsi consacrer un succès majeur pour la diplomatie américaine, tout en ouvrant la voie à un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays des Grands Lacs.
Ce sera une grande préoccupation pour nous de voir comment les engagements qui sont pris dans le cadre d’un éventuel accord que les chefs d’État vont signer seront respectés. Et c’est là que nous prenons en témoin, justement, la communauté internationale, le Conseil de sécurité, tous ces acteurs, tous ces partenaires qui ont plaidé pour une résolution diplomatique et pacifique de la situation, et donc nous les responsabilisons aussi.
Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre des affaires étrangères RD Congo
Pour les habitants de l’Est, fatigués de la guerre, des déplacements forcés et de l’incertitude permanente, cette initiative représente malgré tout la perspective d’un retour à une vie normale. Par ailleurs, début 2025, le gouvernement congolais a déclaré que plus de 7 000 personnes ont été tuées dans l’est du pays depuis janvier. Le Bureau humanitaire de l’ONU a également précisé qu’« entre le 1er et le 3 janvier 2025 », environ 102 000 personnes ont été déplacées dans la seule zone de Masisi, située au Nord-Kivu.
