Un mois après le coup d’État militaire qui a interrompu le processus électoral en Guinée-Bissau, les pressions diplomatiques s’intensifient. En visite à Bissau, une délégation sénégalaise appelle à la libération des opposants politiques détenus et plaide pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, dans un climat régional marqué par la fermeté annoncée de la Cédéao.
Près d’un mois après le coup d’État du 26 novembre 2025 en Guinée-Bissau, une délégation sénégalaise conduite par le ministre des Affaires étrangères Cheikh Niang et le ministre de la Défense Birame Diop s’est rendue ce dimanche à Bissau. La mission visait à demander la libération des opposants politiques arrêtés et à soutenir le retour rapide à un ordre constitutionnel.
La mission diplomatique sénégalaise pour la résolution de la crise post-électorale en Guinée-Bissau a l’avantage d’exister parce que le Sénégal est un pays qui entretient de très bons rapports de proximité avec la Guinée-Bissau et c’est un pays qui a les leviers pour faire en sorte que ces problèmes soient résolus, mais la garantie des résultats positifs de cette mission sont minimes, dans le sens que l’on peut considérer cette mission diplomatique comme faisant partie d’un ensemble de pressions pour amener la jeune Bissau guinéenne à abandonner les pouvoirs et à reprendre un processus démocratique d’antan.
Kerwin Mayizo, Analyste Politique
Les échanges avec les autorités militaires ont duré près de trois heures et ont été qualifiés de « très fructueux ». La délégation a proposé la libération de tous ceux détenus depuis le coup d’État et a insisté sur l’importance de l’accompagnement de la communauté internationale, incluant la Cédéao, l’Union africaine et l’ONU.
Ce que la CEDEAO est en train de faire, ça peut être considéré comme des mesures d’arrière-garde, destinées peut-être à l’opinion publique pour sauver la face, mais ce ne sont pas des mesures qui amèneront à un résultat, vu que la CEDEAO est complètement décrédibilisée par rapport à ses dossiers.
Kerwin Mayizo, Analyste Politique
Le contexte reste tendu : le candidat de l’opposition Fernando Dias est réfugié à l’ambassade du Nigeria où il a obtenu l’asile, tandis que Domingos Simoes Pereira du parti historique du temps de l’indépendance, le PAIGC; et d’autres figures de l’opposition demeurent emprisonnés. La Cédéao avait averti qu’elle pourrait imposer des sanctions ciblées contre toute personne entravant le retour à un régime civil. La junte militaire, qui a suspendu le processus électoral et installé une transition d’un an sous le général Horta N’Tam, reste indifférente aux pressions régionales, laissant planer l’incertitude sur l’avenir politique du pays.



