Commerce Intra-africain : la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine entraînera une augmentation de la demande de fret intra-africain d’environ 28% d’ici 2030, par rapport à un scénario sans mise en œuvre. C’est ce qui ressort des travaux du forum des entreprises africaines qui se sont tenus à Addis-Abeba en Ethiopie.
La commission économique pour l’Afrique a entrepris une étude sur les implications de la zone de libre-échange continentale africaine pour les demandes d’infrastructures et de services de transport. Selon cette étude, la mise en œuvre de la zone de libre-échange entraînera une augmentation de la demande de fret intra-africain d’environ 28% d’ici 2030, par rapport à un scénario sans mise en œuvre. Il en découle que l’Afrique aura besoin de près de 2 millions de camions supplémentaires, de plus de 100.000 wagons, de 250 avions et de plus de 100 navires à l’horizon 2030 avec un montant estimé à 25 milliards de Dollars.
Nous avons encore besoin de plus de 243 avions sur le continent africain et 25 milliards de Dollars afin de permettre à la ZLECAF de déployer ses potentiels, donc un besoin d’investir dans les compagnies aériennes. Aujourd’hui, lorsque vous comparez nos trains et lignes ferroviaires… Il y a beaucoup de discussions dessus. Comment fonctionnent les trains ? Quelle est la connectivité ? Et certains programmes y font allusion. Nous ne sommes pas proches du but que nous voulons atteindre si nous souhaitons véritablement booster le commerce intra-africain.
Vera SONGWE, Secrétaire Exécutive de la commission Economique pour l’Afrique
Cette étude, qui apparaît comme une boussole pour l’Afrique, indique que la demande de fret routier, ferroviaire, maritime et aérien augmentera de 22%, 8%,62% et 28% respectivement. D’après Vera Songwe, Secrétaire Exécutive de la commission économique pour l’Afrique, le continent africain n’a pas besoin d’un plan marshall. La ZLECAF est la réponse palliative pour fructifier et recouvrir les économies africaines via le transport multimodal.
Je le dis à chaque fois, l’Afrique n’a pas besoin d’un plan Marshall parce que nous avons la ZLECAF. C’est notre plan, c’est le plan pour le recouvrement. Et ici, nous parlons juste des rôles dans le segment du transport, d’Internet et nous pouvons même parler du segment médical. Mais dans le secteur des trains et lignes ferroviaires, nous transportons juste 3% de nos produits par train. Nous pouvons avec la ZLECAF si nous voulons faire un investissement immédiat dans ce secteur de 36 milliards de dollars pour pouvoir booster cela à 6,8%. L’Europe a 17% de sa cargaison qui est transportée par train à travers son espace.
Vera SONGWE, Secrétaire Exécutive de la commission Economique pour l’Afrique
Au cours de la présentation de cette étude au Africa Business Forum tenu à Addis-Abeba, Ethiopie le 7 février dernier. Le transport a été identifié comme un secteur prioritaire pour la libération des services par l’Union Africaine reconnaissant son rôle critique dans la facilitation de l’augmentation du commerce intra-africain inclusif, et la mise en œuvre du Protocole au Traité instituant la communauté économique africaine, relatif à la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement.