Journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai 2023. “Façonner un avenir de droits: la liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme”, c’est le thème retenu pour cette 30ème édition. À cette occasion, nous ferons le point sur la situation du respect des droits et de la liberté d’expression des acteurs de la presse en Afrique. Rappelons que le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, une réponse à l’appel de journalistes africains qui, en 1991, ont proclamé la Déclaration de Windhoek sur le pluralisme et l’indépendance des médias.
Ce 3 mai 2023 marque la célébration de la 30ème journée internationale de la liberté de la presse. Le thème retenu pour cette édition est “Façonner un avenir de droits: La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme.” Une journée de réflexion entre professionnels des médias sur les questions de liberté de la presse et d’éthique professionnelle, mais aussi de rappel aux gouvernements africains sur la nécessité de respecter leur engagement en faveur de l’indépendance et de la liberté de la presse.
“La liberté de la presse constitue certainement le poumon essentiel de la respiration démocratique. De nombreuses violations de droits à l’information sont notées ici et là, tandis que les délits d’opinion pour de nombreux journalistes dans plusieurs pays sont devenus presque la règle.”
Papa Mody Sow, journaliste, sénégal
Ces trois dernières décennies, l’augmentation des médias libres et la montée des nouvelles technologies ont permis de fluidifier la transmission de l’information. Cependant, la liberté de la presse, la sécurité des journalistes et la liberté d’expression demeurent menacées. Selon Reporters sans frontières, 55 journalistes et 4 collaborateurs des médias ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions en 2022 dans le monde. La situation reste préoccupante dans de nombreux pays africains notamment au Soudan, au Burkina Faso, au Mali, au Rwanda et en Tunisie. Entre meurtres, intimidations de journalistes, suspension de certains médias, les menaces à la liberté d’expression sont légion.
“Les causes en sont multiples. La faible application du code de la presse, la rigueur du code pénal dans plusieurs pays qui est parfois en contradiction avec la liberté d’opinion, la confusion entre les journalistes professionnels sortis des écoles de formation et des influenceurs dans les réseaux sociaux. Le contexte politique pendant les élections et des enjeux de pouvoir jouent également sur la liberté de la presse.”
Papa Mody Sow, journaliste, sénégal
Ces dernières années, des pays comme les Seychelles, la Zambie, l’Éthiopie, le Sénégal, la Sierra Leone, la Gambie ou encore la Côte d’Ivoire ont connu des progrès en matière de défense de la liberté de la presse et la protection des journalistes. Alors que les Nations Unies s’inquiète du nombre de journalistes harcelés, intimidés, emprisonnés ou tués à travers le monde, l’organisation met en garde contre la persistance de la censure, la désinformation et les discours de haine et appelle à réaffirmer la liberté d’expression, condition nécessaire pour jouir de tous les autres droits de l’homme.